Les gérants et les propriétaires des hammams redoutent le retour des fermetures de leurs établissements après le Ramadan. Le ministère de l’Intérieur a autorisé, à titre exceptionnel pendant le mois sacré, l’ouverture de ces lieux durant toute la semaine. Auparavant, ils étaient obligés de fermer les lundi, mardi et mercredi.
Interpellé récemment à ce sujet à la Chambre des représentants dans le cadre des questions orales, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a affirmé que «la décision de fermeture des hammams trois jours par semaine a donné des résultats tangibles en matière d’économie de l’eau». Il a noté que «la fermeture a concerné toutes sortes de hammams, rejetant ainsi les informations véhiculant que les spas ne sont pas concernés par la décision».
Suite à l’amélioration des réserves des barrages due aux dernières précipitations, l’Intérieur a décidé que la fermeture des hammams après le mois de Ramadan sera en fonction des avoirs en eau de chaque territoire. Les gouverneurs et les walis sont chargés de faire respecter cette décision qui concerne également les professionnels de lavage de voitures.
La Fédération des associations des gérants et propriétaires des hammams (FAGPH) estime, de son côté, que la fermeture n’a plus raison d’être car la situation hydrique au niveau national s’est améliorée par rapport à la date où la décision de fermeture a été prise.
«Tous les professionnels du secteur ont respecté à la lettre la décision de fermeture des hammams quand la situation était critique mais maintenant les choses ont évolué. Cette décision a causé beaucoup de préjudice à notre activité», a indiqué Rabii Ouachi, président de la Fédération des associations des gérants et propriétaires des hammams. Et de rappeler que les hammams qui emploient pas moins de 200.000 personnes, jouent un rôle essentiel au niveau social.
«La rationalisation de la consommation de l’eau doit passer par des campagnes de sensibilisation impliquant tous les consommateurs et non uniquement les hammams», souligne-t-il.
Il faut dire que la décision du département de l’Intérieur de fixer les fermetures en fonction de l’état hydrique de chaque territoire s’explique par le fait que les réserves des barrages se sont améliorées d’une façon globale mais il existe des nuances entre les régions. Ainsi, les réserves en eau se sont établies à 5,24 milliards de m3 au 8 avril 2024, soit un taux de remplissage de 32,53%. Alors qu’il était de 23% lors de la prise de décisions de fermetures des hammams.
Toutes les régions au nord du Royaume présentent un état hydrique favorable. Certains barrages affichent même des taux de remplissage à 100%. Mais la situation reste toujours compliquée dans les régions du centre et du sud du Royaume. A titre d’exemple, les barrages Al Massira et Bine El Ouidane affichent des taux de remplissage respectif de 2% et 9% seulement.