Une attaque de drones revendiquée par les rebelles yéménites a provoqué des incendies, samedi, dans deux installations pétrolières en Arabie saoudite.
C’est la troisième du genre en cinq mois contre des infrastructures du géant pétrolier Aramco.
Partout, des voix se sont élevées pour dénoncer cette attaque.
Au Maroc, le Roi Mohammed VI a exprimé sa ferme condamnation de l’attaque terroriste ignoble contre des installations pétrolières dans le gouvernorat d’Abqaiq, en Arabie Saoudite.
Selon le Souverain, il s'agit d'une agression qui constitue une menace à la sécurité et à la paix dans le monde.
Dimanche, le SG de l’ONU, Antonio Guterres, qui l’a aussi condamnée, a appelé «toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue, à prévenir toute escalade dans un contexte de tensions exacerbées et à respecter à tout moment le droit international humanitaire».
Même son de cloche au sein de l’UE, qui estime que cette attaque constitue une «menace réelle pour la sécurité régionale».
«À un moment où les tensions dans la région sont exacerbées, cette attaque sape les efforts en cours pour éviter l’escalade et restaurer le dialogue», a indiqué le porte-parole de l’UE dans une déclaration rendue publique dimanche à Bruxelles.
L’on s’en doute, la réaction la plus virulente est venue des USA.
Ainsi, Donald Trump a affirmé dimanche que les Etats-Unis sont "prêts à riposter".
"L'approvisionnement en pétrole de l'Arabie saoudite a été attaqué. Il y a des raisons de croire que nous connaissons le coupable, sommes prêts à riposter en fonction des vérifications, mais nous attendons que le Royaume (d'Arabie Saoudite) nous dise qui il estime être le coupable de cette attaque, et sous quelle forme nous devrons agir!", a affirmé le président américain sur Twitter.
De son côté, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo s’était empressé, samedi, d’accuser l’Iran d'être à l'origine de l'attaque, assurant qu'il n'y avait aucune preuve qu’elle soit venue du Yémen.
Cette nouvelle attaque a créé de fortes tensions sur les prix du pétrole, d’autant qu’elle a entrainé une réduction drastique et brutale de production de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6% de l'approvisionnement mondial.
Lundi matin en Asie, les cours de l’or noir ont en effet flambé de 10%.
Vers 02H10 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en octobre, gagnait 5,38 dollars, soit 9,81% à 60,23 dollars, dans les échanges électroniques en Asie.
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, pour novembre, prenait lui 6,65 dollars, soit 11,04% à 66,87 dollars.
A noter que Trump a par ailleurs décidé d’autoriser l'utilisation de réserves stratégiques américaines de pétrole, si besoin, pour pallier la diminution de moitié de la production saoudienne.