(Ph. EPA)
Des éléments clés du plan britannique sur les relations commerciales post-Brexit n'étaient "pas acceptables". C’est ce qu’a indiqué le négociateur en chef de l'Union européenne, Michel Barnier.
L'UE n'accepterait pas les propositions de Londres sur la création d'une zone de libre-échange pour les biens industriels et la possibilité que le Royaume-Uni collecte les droits de douanes sur les biens entrant sur son territoire à destination de l'UE, a fait savoir Barnier, selon des commentaires publiés vendredi par une commission parlementaire britannique.
Cela "remettrait en question l'intégrité même de notre marché unique (...) C'est totalement hors de question", a-t-il dit aux membres de la commission sur le Brexit de la chambre des Communes, lors d'une audition à Bruxelles lundi.
Barnier a répété que 80% des termes du divorce avaient été approuvés, tout en prévenant que l'ensemble risquait de tomber à l'eau si aucun accord ne se dégageait concernant la frontière entre la province britannique d'Irlande du Nord et l'Irlande, membre de l'UE.
Londres comme Bruxelles s'opposent au rétablissement de contrôles frontaliers dans la zone, de peur de menacer le fragile accord de paix en Irlande du Nord, mais divergent sur les moyens de les éviter.
L'UE a donc demandé à Londres de travailler à une solution dite de "backstop" (ou "filet de sécurité"), qui s'appliquerait faute de meilleure solution négociée entre les deux parties.
Mais le gouvernement de Theresa May craint que ce backstop -qui maintiendrait l'Irlande du Nord au sein de l'union douanière et du marché unique- ne compromette l'intégrité territoriale du Royaume-Uni.
"S'il n'y a pas de backstop opérationnel pour l'Irlande, il n'y aura pas d'accord", a mis en garde Barnier.■