Le monde économique s’emballe depuis l’arrestation au Japon du patron emblématique de l’Alliance Renault, Nissan et Mitsubishi.
Celui dont les revenus ont été évalués, en 2017, à 16 millions d’euros, soit 43.800 euros par jour, ou encore 482.000 DH par jour, est soupçonné de fraude fiscale et de malversations.
Plus on en a, plus on en veut ? Si au début de l’affaire, certains se sont laissés aller à des commentaires désobligeants, voire à la limite accusateurs à l’égard de Ghosn, au mépris de la présomption d’innocence, aujourd’hui, de plus en plus, les discours tendent à changer.
Et s’il était victime d’un complot d’Etat ? Cette thèse fait désormais son chemin, soutenue par de nombreux experts du secteur, pour lesquels l’Etat japonais veut avoir la mainmise sur l’Alliance.
Dans laquelle, rappelons-le, Nissan pèse désormais bien plus que Renault et voudrait inverser le rapport de force et avoir son indépendance.
Surtout que Ghosn envisageait d’aller au-delà des liens capitalistiques actuels (Nissan détient 15% du Groupe Renault, lequel détient 43,4% du Groupe japonais qui contrôle aussi 34% de Mitsubishi Motors) et avait mis sur la table un projet de fusion.
En garde à vue pour 10 jours supplémentaires, Carlos Ghosn est toujours PDG de Renault, mais c’est Thierry Bolloré qui assure actuellement, à titre provisoire, la direction exécutive du Groupe.
Hiroto Saikawa est, quant à lui, l’actuel patron exécutif de Nissan.
Coupable ou non, il sera difficile pour Ghosn de se maintenir à la tête de l’Alliance, voire de revenir aux affaires.
Car de tels scandales, on n’en sort jamais indemne. Et ils sont le plus souvent annonciateurs d’une chute brutale et douloureuse.
A la mesure du piédestal sur lequel était Ghosn en réussissant avec brio le redressement de Nissan et en faisant de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi le premier constructeur automobile mondial, avec 10,5 millions de véhicules vendus en 2017.■