Il faut donner le bon exemple aux enfants, à ces citoyens de demain qui devront incarner certaines valeurs comme la vertu, l’honnêteté, la probité… Dès lors, ceux qui sont régulièrement sous les feux des projecteurs, notamment ces hommes et femmes publics, doivent être des modèles pour la société et porter en bandoulière toutes ces valeurs qu'on se plaît souvent à énumérer. C’est le cas des politiques, qui ont déjà une bien piètre réputation, puisqu'ils se distinguent souvent grâce à leur aptitude inégalable à se dédire sans cesse.
En France, l’actualité de ce mardi 2 mai est dominée par Marine Le Pen. Non parce que les sondages la donnent perdante (40%) contre Emmanuel Macron (60%) pour ce deuxième tour de la présidentielle, mais parce qu’elle a repris, lors d’un meeting le 1er mai, de larges extraits d’un discours prononcé auparavant par François Fillon. Pour se justifier, les cadres du Front national répondent à l’unisson qu’il s’agit d’un «clin d’œil aux électeurs fillonistes».
Retour chez les plus petits. Quand un écolier copie sur son voisin, on lui dit sèchement qu’il a triché et que ce n’est pas bien. Le poids des mots compte, particulièrement lorsque l’on s’adresse à un enfant, car tricher est défini comme «enfreindre les règles d’un jeu, agir d’une manière déloyale pour gagner ou réussir». Par contre, lorsqu’un adulte fait honteusement du copier-coller, le ton est bizarrement plus policé : on ne parle plus de triche, mais de plagiat, défini comme le fait de «copier l’œuvre ou une partie de quelqu’un et s’en attribuer la paternité». Tout est donc dans le choix des mots et dans les subtilités qu’offre la langue de Molière. Mais, il ne faut quand même pas prendre les gens pour des nouilles. Marine Le Pen a triché. Et honteusement. Et il n’a pas fait un «clin d’œil», mais plutôt jeté un coup d’œil appuyé sur le discours de Fillon.
D. W.
