Alors que les députés français planchent depuis lundi sur le projet de loi controversé sur l'asile et l'immigration, un texte très critiqué jusqu'au sein même du parti présidentiel, des voix s'élèvent pour exprimer leur souhait de remettre en cause le principe d'octroi du droit du sol à tous les enfants nés en France.
Emboîtant le pas à Marine Le Pen, présidente du parti d'extrême droite, Front National (FN), Laurent Wauquier, président du parti Les Républicains (LR-droite), a appelé mercredi à l'organisation d'un référendum pour réduire l'immigration en France et supprimer le droit du sol.
Les Républicains ont pour "objectif assumé" de "réduire l'immigration" et demandent la tenue d’un référendum sur le sujet, a-t-il affirmé sur RTL, en soulignant sa volonté de remettre en cause le droit du sol, car "je considère qu'aujourd'hui il est détourné".
«Je souhaite qu’on puisse avoir un référendum sur ces questions. Depuis trente ans, ça a profondément changé notre pays. Jamais on n’a consulté les Français sur ce qu’ils souhaitaient", a-t-il précisé.
Wauquier propose en outre que les étrangers entrés clandestinement en France soient interdits à vie de titre de séjour: "qu'on adopte une règle simple : si on est entré irrégulièrement en France, de façon illégale, on ne doit plus pouvoir obtenir de régularisation ni de titre de séjour".
Présentant ses propres contre-propositions sur le sujet de l'immigration sur BFMTV, Marine Le Pen avait également plaidé lundi en faveur de la suppression du droit du sol. Elle avait également proposé de limiter à 10.000 personnes par an le solde migratoire net.
Sur le droit d'asile, la présidente du FN souhaite notamment supprimer la possibilité de régulariser un migrant en situation irrégulière. Elle s'oppose en outre à ce que les demandes d'asile soient étudiées en France pour de possibles réfugiés.
"Concernant le droit d’asile, nous souhaitons que pas une demande puisse être traitée sur le territoire national, mais dans les ambassades et les consulats", de tous les pays du monde, a-t-elle expliqué.
La France a enregistré en 2017 un peu plus de 100.000 demandes d'asile (un record, en hausse de 17% par rapport à 2016) et a accordé l'asile à 36% des demandeurs. Le pays comptait près de six millions d'immigrés en 2014.
Selon un sondage BVA datant de la mi-février, les Français sont majoritairement favorables au droit d'asile. Mais, en même temps, 63% d'entre eux jugent qu'"il y a trop d'immigrés".■