Le gouvernement français a dévoilé, mercredi, son projet de réforme du régime des retraites, l’une des mesures phares du programme présidentiel du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, fortement contesté par les syndicats.
Le projet de réforme a été présenté en début d'après-midi par le Premier ministre, Edouard Philippe, devant le Conseil économique, social et environnemental à Paris.
La réforme, qui vise à repenser le dispositif actuel qui absorbe 14% du PIB avec 300 milliards d’euros de prestations de retraite chaque année, est fortement critiquée par les centrales syndicales
Depuis jeudi dernier, les différentes villes françaises vivent au rythme des mobilisations contre ce projet de réforme, avec notamment deux journées de grèves ayant provoqué d’importantes perturbations, particulièrement dans les transports en communs et l’éducation nationale.
Le projet, que Philippe a qualifié de "nouveau pacte entre les générations", sera prêt à la fin de l’année et soumis au Conseil des ministres le 22 janvier avant sa discussion au Parlement fin février.
Le texte entend refondre "profondément" les règles pour davantage d’égalité entre tous les Français, a souligné le Premier ministre, expliquant qu’il s’agit d’un système de retraites par point.
Il a relevé que la loi donnera des garanties sur la valeur du point et son évolution et que l’Exécutif demandera aux partenaires sociaux de fixer la valeur du point.
Et de préciser que la loi prévoira une "règle d’or" pour que la valeur du point ne baisse pas et soit indexée progressivement sur les salaires.
Philippe a indiqué aussi que la mise en place d’un système universel de retraites implique la suppression progressive des 42 régimes existants, dont les régimes spéciaux, notant que les personnes nées avant 1975 ne seront pas concernées par le nouveau système, qui maintient inchangé l’âge minimal de départ à la retraite à 62 ans.
L’Exécutif, qui demeure déterminé à mener à bien son projet, garantira une pension minimale de 1000 euros, a affirmé le chef du gouvernement, expliquant que des points seront alloués pour compenser les périodes de chômage ou de maladie.
Il a en outre fait valoir que les femmes seront les "plus grandes gagnantes" du nouveau régime de retraites universel, avec une majoration de 5% des points acquis dès le premier enfant et de 2% supplémentaires à partir du 3ème enfant.
Le Premier ministre a révélé également qu’au delà de 120.000 euros de revenus annuels, les plus riches paieront une cotisation plus élevée pour financer des mesures de solidarité, ajoutant que les rémunérations des enseignants seront progressivement revalorisées.
La réforme prévoit la mise en place d’un système de "bonus-malus" autour d’un "âge d’équilibre" fixé à 64 ans, à partir de 2027, a-t-il noté, faisant observer que la génération 2004 sera la première à intégrer directement le nouveau système.■