Dans l'obscurité des cœurs brisés, Gaza pleure. Elle pleure non seulement ses enfants innocents fauchés par les frappes meurtrières de l’armée israélienne, mais aussi son avenir, terni par une violence implacable et un désespoir sans fin. Aujourd'hui, alors que le monde semble détourner le regard, Gaza crie son désespoir à travers les larmes de ceux qui n'ont plus de voix pour parler, de ceux qui n'ont plus de larmes à verser.
Dans les confins étroits de ce territoire perdu, chaque grain de sable porte les stigmates de la douleur et chaque brise semble murmurer le récit déchirant de vies anéanties. Dans ce coin oublié du monde, où Israël est en train d’opérer un nettoyage ethnique, l'innocence est sacrifiée sur l'autel de l’arithmétique politicienne et de la géopolitique, et la mort se promène avec une insouciance macabre. Les chiffres, froids et impitoyables, révèlent une réalité insoutenable : le carnage méthodique de Tsahal, en toute impunité.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, près de 30.000 personnes, en majorité des civils, ont été tuées à Gaza depuis le début de l’offensive israélienne. Des chiffres macabres, des chiffres qui ne sont pas seulement des statistiques, mais des vies perdues, des familles endeuillées et déchirées, des rêves brisés dans un éclat de violence aveugle. Au-dessus de ce carnage, plane l'ombre sinistre d'un blanc-seing accordé à Israël. Un blanc-seing pour tuer, toujours tuer, encore tuer. Les ÉtatsUnis, fidèles soutiens d'Israël, ont scellé ce pacte de sang en opposant leur veto à toute résolution humanitaire à l'ONU. Un veto qui expose des centaines de milliers de vies innocentes à la misère, à la désolation et à une lente agonie. C’est pourquoi, mercredi, la Chine a fustigé le veto américain à un projet de résolution de l'ONU exigeant un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza.
«Les Etats-Unis se sont encore une fois singularisés en opposant leur veto, rendant la situation à Gaza encore plus dangereuse. Les parties concernées, dont la Chine, ont exprimé leur forte déception et leur mécontentement», a déploré lors d'un point presse Mao Ning, une porte-parole de la diplomatie chinoise. Deux millions deux cent mille âmes sont prises au piège dans un enfer de violence et de désolation, privées de tout, y compris d'espoir. Une situation aggravée par la décision prise mardi par l’ONU de suspendre, de nouveau, la distribution de l'aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza en proie «au chaos et à la violence».
Ce coup de grâce porté à une population déjà à genoux va forcément amplifier le désastre humanitaire à Gaza. Face à cette tragédie et à ce désastre humanitaire qui se jouent à Gaza, que fait la communauté internationale ? Pas grand chose. Elle est apathique. Elle fait preuve d'une indifférence coupable. D'une inertie complice. Elle gesticule, impuissante, devant les assauts meurtriers d'Israël. Elle se contente de condamnations timides, de déclarations d'intention vides de sens, pendant que Gaza saigne. Nous ne devons pas banaliser la mort de tous ces Palestiniens, de toutes ces vies innocentes à Gaza : nous devons nous interdire de l’imprimer dans la conscience collective comme une normalité. Ne laissons pas l'horreur de Gaza se diffuser silencieusement dans le vacarme du monde.
Par D. William