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Gaza : Israël pousse l’horreur à son sommet

Gaza : Israël pousse l’horreur à son sommet
  • Le nombre de morts à Gaza dépasse les 53.000 selon le ministère de la Santé du Hamas. Tandis que les ONG parlent de génocide, les gouvernements s’enlisent dans les ambiguïtés diplomatiques. 
  • Le Roi Mohammed VI, lui, appelle avec fermeté à un cessez-le-feu immédiat et à une solution politique juste pour le peuple palestinien.

 


Parfois, il faut laisser les chiffres parler : 53.272 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas. Des enfants, des femmes et des vieillards tués. Des familles entières englouties sous les décombres. 


En cela, ce qui se joue aujourd'hui dans la bande de Gaza ne relève plus du simple registre militaire. Nous ne sommes plus dans la logique d'une guerre de légitime défense. Nous sommes dans une entreprise méthodique de dépeuplement. Un nettoyage ethnique dénoncé, entre autres, par le haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Volker Türk, qui met en garde contre «une poussée pour un changement démographique permanent à Gaza». 
Si les mots ont encore un sens, alors celui de «crime contre l’humanité» n'est pas usurpé.


«A Gaza, la situation des Palestiniens est plus qu’atroce et plus qu’inhumaine», a dénoncé le patron de l’ONU, Antonio Guterres, ajoutant qu’«une politique de siège et de famine ridiculise le droit international».


Pendant ce temps, les chars israéliens avancent et les bombes tombent de plus belle. Les hôpitaux cessent de fonctionner les uns après les autres. La dernière structure traitant le cancer à Gaza est aujourd'hui hors service.


Mais faut-il encore s'étonner ? Tout, dans cette guerre, semble relever de l’inhumanité. Tout se justifie, s'excuse et se banalise. Il y a les otages, certes. Il y a le Hamas, bien sûr. 


Mais est-ce une raison pour affamer plus de 2 millions de personnes ? Est-ce une raison pour cibler des hôpitaux, détruire des écoles et transformer des camps de déplacés en charniers ? 


Indignation !
Le Conseil de l’Europe parle de «famine délibérée». Human Rights Watch dénonce «un outil d’extermination». Amnesty International, elle, n’a plus besoin de preuves pour parler de génocide. 
Mais pendant que les ONG dénoncent, les gouvernements tergiversent. Certains appellent du bout des lèvres à la paix, et d’autres s'abritent derrière le sempiternel «droit à se défendre» devenu un totem d’impunité pour les autorités israéliennes.


Pedro Sanchez, Premier ministre espagnol, a eu le mérite de la clarté : «il faut arrêter le massacre à Gaza». Antonio Tajani, chef de la diplomatie italienne, a renchéri : «les attaques, ça suffit». 
Quant à Antonio Costa, président du Conseil européen, il a résumé la situation ainsi : «tout un peuple est soumis à une force militaire écrasante et disproportionnée». C'est dit.


Et dans ce concert de voix indignées mais souvent impuissantes, celle du Roi Mohammed VI s'est faite entendre. Forte. Déterminée. 


Dans un discours adressé au Sommet de la Ligue des Etats arabes, tenu samedi à Bagdad, le Souverain a affirmé que «face à la situation dramatique dans les territoires palestiniens (...), c’est toute la communauté internationale ainsi que l’opinion publique mondiale qui sont interpellées sur les normes universelles et les règles humanitaires rendues inopérantes dans le cas du peuple palestinien frère qui subit, pourtant, de graves violations du droit international, du droit international humanitaire et des droits humains (...)». 


Et d’appeler «à l’arrêt immédiat des opérations militaires» et au «retour à la table des négociations pour relancer l’Accord de trêve et parvenir in fine à la proclamation d’un cessez-le-feu définitif».

Le Roi souligne par ailleurs qu’«il est nécessaire d’ouvrir les perspectives d’une solution politique pour instaurer une paix réelle et juste (...), permettant l’établissement d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières de juin 1967, ayant Al-Qods oriental comme capitale, et comptant la Bande de Gaza comme une partie intégrante de son territoire».
La voix du Maroc, comme souvent, a choisi l’équilibre : pas de complaisance, pas de haine, mais une fermeté assumée contre les violations du droit. 


Mais, pendant ce temps, à Tel-Aviv, tous ces appels à l’arrêt des massacres et au cessez-le-feu restent inaudibles. Benjamin Netanyahu promet de «conquérir» Gaza. Le ministre extrémiste Itamar Ben Gvir clame qu'«il n'est pas question de reculer». 


Alors, l’armée bombarde encore et toujours. Tsahal tue. Avec l’assentiment des USA.

 

F. Ouriaghli

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