En préparant depuis des années l’invasion de l’Ukraine, le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine, met toute la communauté internationale devant le fait accompli.
D’un côté, il met à exécution son plan d’occuper l’Ukraine le plus longtemps possible pour profiter de ce grenier à blé et à maïs, pour se servir de toutes les matières premières dont regorge le sous-sol ukrainien, de l’autre, il met en branle son projet de reconstituer l’empire soviétique dont la chute et le démantèlement sont considérés par l’homme fort du Kremlin comme l’une des pires catastrophes géopolitiques et géostratégiques de l’histoire de la Russie.
Un projet qu’il s’est juré de mener à bout, coûte que coûte, dans une volonté certaine de soumettre la majorité des anciens pays satellites de l’URSS. Ce qui a déjà été le cas dans les deux guerres de Tchétchénie, du conflit autour de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhasie.
Sans parler de la Géorgie et des menaces constantes sur les pays baltes, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, qui payent un lourd tribut face aux cyberattaques, aux piratages multiples des données étatiques et autres intimidations par la voie de la propagande, l’arme fatale de Vladimir Poutine.
Aujourd’hui, l’invasion du 24 février 2022 fait suite à l’occupation et à l’annexion de la Crimée et de celles des régions de l’Est autour de Donetsk.
Les bombardements du premier jour d’invasion ont touché la totalité du pays dans une guerre complète mettant à genoux les principales villes du pays qui ont été bombardées par l'armée russe.
Les offensives terrestres se concentrent sur les villes de Kherson, Marioupol, Kharkiv, Soumy et Tcherniguiv. Elles visent également Kiev, la capitale ukrainienne avec un seul objectif : prendre la capitale et faire tomber le régime en place avant de le remplacer par un autre, à la solde de Moscou, qui envahit un peuple souverain et un Etat dont le gouvernement a été élu par les urnes.
Un défi à toute la communauté internationale qui multiplie les condamnations et les menaces de sanctions face à un Vladimir Poutine qui ne cache pas son mépris et de l’Union européenne, et de l’ONU et des USA, comptant également sur le soutien indéfectible de la Chine, ce qui constitue deux vétos au sein du Conseil de sécurité. Ce qui veut dire qu’aucune mesure onusienne n’est possible contre Moscou.
Ce que Vladimir Poutine sait très bien, comme il sait que l’OTAN ne peut en aucun cas intervenir, puisque Kiev n’en fait pas partie.
Dans cette configuration, Vladimir Poutine a les coudées franches pour mener ses campagnes militaires non seulement en Ukraine, mais ailleurs aussi en Asie pour élargir son territoire et imposer sa dictature à d’autres pays, jadis dans le giron soviétique.
Une visée géographique et géostratégique qui fera de la Russie l’un des plus grands pôles d’influence dans le monde pour se passer de l’Europe comme du temps de l’URSS, unique modèle de pouvoir pour le Kremlin.
Par Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste