L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé mercredi au réseau mondial des cliniciens "d'être en alerte" afin de collecter des informations sur l'augmentation des cas de syndromes inflammatoires rares observés chez des enfants, avec des symptômes proches de la maladie de Kawasaki, dans le contexte de la propagation du Covid-19.
L'alerte a été donnée par des médecins au Royaume-Uni, mais aussi en France, en Italie et en Belgique, qui mettaient en garde sur l'augmentation du nombre d'enfants positifs au Covid-19 et présentant un syndrome inflammatoire proche de Kawasaki, une maladie infantile rare qui provoque une inflammation des parois des vaisseaux sanguins.
Selon l'organisation de santé britannique, "les cas ont en commun des caractéristiques de choc toxique et de la maladie de Kawasaki, qui attaque le cœur et le sang".
Les médecins s'inquiétaient notamment d'un éventuel lien entre la maladie de Kawasaki et le Covid-19.
Des scientifiques tentent d'établir si la maladie de Kawasaki est causée par le Covid-19, un virus aussi mystérieux que redoutable.
"Nous avons connaissance de ce rapport qui est sorti au Royaume-Uni sur un petit nombre de cas chez les enfants avec cette réponse inflammatoire", a déclaré mercredi au cours d'une conférence de presse à Genève, Maria Van Kerkhove, scientifique principale de l'OMS sur Covid-19.
"Nous examinons cela avec notre réseau clinique", a-t-elle indiqué.
La maladie de Kawasaki provoque un gonflement des vaisseaux sanguins du cœur et affecte principalement les enfants de moins de 5 ans.
Les symptômes comprennent une éruption cutanée, des glandes enflées dans le cou, des lèvres sèches, des doigts ou des orteils rouges.
"Il existe de rares descriptions récentes d'enfants dans certains pays européens qui ont eu ce syndrome inflammatoire, qui est similaire au syndrome de Kawasaki", a déclaré Van Kerkhove.
"Le coronavirus, qui est principalement une maladie respiratoire, affecte plus que les poumons", a précisé, de son côté, Dr Mike Ryan, directeur exécutif du programme d'urgence de l’OMS.
"De toute évidence, le coronavirus provoque une inflammation et attaque des tissus autres que les tissus pulmonaires", a-t-il expliqué, ajoutant que «nous sommes dans une situation où les cliniciens examinent quels sont les autres effets de l'infection au coronavirus».
Il est "très important" que les chercheurs approfondissent ces rapports pour mieux comprendre la nature du virus et la maladie qu'il provoque, a déclaré Ryan.
"Le syndrome de Kawasaki est un syndrome qui existe depuis longtemps", a-t-il poursuivi, ajoutant que «c’est une maladie rare".
Les experts ont appelé le réseau mondial de cliniciens d'être «en alerte» et de collecter des informations sur de tels cas dans le monde.