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La Russie dit rappeler certaines de ses forces de la frontière ukrainienne

La Russie dit rappeler certaines de ses forces de la frontière ukrainienne
  • La Russie a ordonné mardi le retour dans leurs garnisons d'unités déployées près de la frontière ukrainienne, un premier signe de détente, leur présence laissant craindre depuis des semaines une invasion, sur fond de tensions russo-occidentales.
     


L'annonce intervient juste avant l'arrivée à Moscou du chancelier allemand Olaf Scholz qui doit rencontrer Vladimir Poutine pour désamorcer cette crise, nourrie par le déploiement de plus de 100.000 hommes dans le voisinage de l'Ukraine, pays pro-occidental que le Kremlin veut faire revenir dans sa sphère d'influence.

"Les unités des districts militaires du Sud et de l'Ouest (zones frontalières de l'Ukraine, ndlr) qui ont achevé leurs tâches, ont déjà commencé à procéder au chargement sur les moyens de transports ferroviaires et routiers et commenceront à retourner vers leurs garnisons" mardi, a annoncé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

Il a ajouté que "comme toujours" après des "manoeuvres de préparation au combat", les militaires retourneront "dans leurs bases habituelles".

Le porte-parole n'a donné aucune indication sur le nombre des forces concernées. La Russie poursuit en outre ses manoeuvres au Bélarus, voisin de l'Ukraine, jusqu'au 20 février.





Kiev a de son côté immédiatement salué l'union de l'Ukraine et de ses alliés occidentaux, qui ont empêché une "escalade" russe.

Cette annonce vient après un première timide avancée lundi, lorsque le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait recommandé à Vladimir Poutine d'approfondir le dialogue avec l'Occident, tandis que son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, lui disait qu'une partie des manoeuvres militaires controversées s'achevaient.

Washington estimait qu'une offensive russe contre son voisin était probablement imminente, si bien que son ambassade à Kiev a été abandonnée lundi pour être installée à Lviv dans l'Ouest du pays, en dépit des appels du président ukrainien Volodymyr Zelensky de ne pas céder à la panique.

La Russie, qui a déjà annexé la Crimée en 2014 et soutient des séparatistes prorusses dans un conflit dans l'Est de l'Ukraine depuis huit ans, a constamment nié toute intention belliqueuse.

Elle se dit à l'inverse menacée par l'expansion des moyens de l'Otan en Europe de l'Est et réclame des "garanties de sécurité", notamment l'assurance que l'Ukraine n'adhérera jamais à l'Otan et que l'Alliance éloigne se infrastructures militaires des frontières russes.

Ces exigences ont été rejetées par les Occidentaux, qui ont proposé en échange des pourparlers sur d'autres sujets comme le contrôle des armements, les visites réciproques d'infrastructures sensibles ou des discussions sur les craintes russes en matière de sécurité.

M. Lavrov avait donc sur cette base dit à Vladimir Poutine que même si ses principales revendications avaient été rejetées, il fallait "prolonger et d'élargir" le dialogue avec les Occidentaux.

Alors que des médias américains avaient évoqué la date de mercredi comme jour potentiel d'une invasion russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'a cessé d'appeler au calme la communauté internationale et sa population.

Il a décrété le 16 février "journée de l'unité", appelant les Ukrainiens à manifester leur patriotisme en portant les couleurs bleu et jaune du drapeau ce jour-là.

Lundi soir, à Washington, Paris ou Berlin, on estimait encore qu'une invasion russe était une possibilité importante, même si l'on avouait ne pas savoir si le président Poutine avait pris une décision en ce sens.

La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a souligné mardi matin qu'il était encore temps pour Vladimir Poutine d'éviter une guerre en Europe, mais que ce temps est "limité".

"Nous pourrions être au bord d'une guerre en Europe, qui aurait de graves conséquences, non seulement pour les peuples de Russie et d'Ukraine, mais plus largement pour la sécurité de l'Europe", a déclaré la cheffe de la diplomatie britannique sur la chaîne Sky News.

Au risque d'irriter le Kremlin, M. Zelensky a lui réitéré lundi que Kiev voulait rejoindre l'Otan afin de "garantir sa sécurité".

Mais cette perspective n'est pas à l'ordre du jour, selon les Occidentaux qui, s'ils défendent le droit de l'Ukraine à ambitionner de rejoindre l'Alliance, n'ont jamais fixé aucun calendrier en vue d'une adhésion.

 

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