La situation à Gaza est extrêmement grave. L'armée israélienne a intensifié ses opérations militaires depuis le début de la semaine.
Les bombardements «par air, mer et terre» sont «les plus violents depuis le début de la guerre» le 7 octobre, précise le service de presse du gouvernement du Hamas, accusant Israël de «préparer des massacres». Une information confirmée par l'armée israélienne, qui souligne avoir intensifié ses frappes «d'une manière très significative» vendredi soir sur la bande de Gaza, et annonce y «étendre» ses opérations terrestres.
Le cessez-le-feu réclamé par l’Onu ? Aucune chance qu’il soit effectif, le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, annonçant, dans une déclaration télévisée, que «nous continuerons à frapper dans la ville de Gaza et ses environs».
La vengeance aveugle d’Israël alourdit le bilan humain. Selon le Hamas, plus de 7.000 Palestiniens, dont près de 3.000 mineurs ont été tués dans les raids meurtriers de Tsahal. La situation humanitaire est également très préoccupante, avec plus d'un million de Gazaouis contraints de fuir leur domicile et de nombreux autres bloqués chez eux à cause des bombardements. L'accès à l'eau, à l'électricité et aux soins de santé est également très difficile.
Colonisation agressive
Les Occidentaux ont vite fait de se ranger derrière Israël pour pointer un doigt accusateur sur le Hamas. Certes, il ne s’agit pas de cautionner que des civils soient tués. Mais tout acte a des conséquences. On ne peut opprimer tout un peuple, en permanence, l’humiliant, le privant de ses libertés et droits alimentaires, sans s’attendre, à un moment donné, à une révolte, une réponse violente qui tire sa légitimité dans l’instinct de survie propre à tout individu. L’écrivain français Héléna Marienské dit justement à ce propos que «toute situation d’oppression génère un mouvement, soit de mutinerie, soit carrément de révolution».
Cela pour dire que si la situation s’est détériorée à ce point au Proche-Orient, c’est à cause de la politique de colonisation agressive menée par Israël depuis plusieurs années, avec la bienveillance de la communauté internationale. Et l’un des grands artisans de l’annexion outrancière des territoires palestiniens, est le Premier ministre actuel, Benjamin Netanyahu, qui en a fait son fonds de commerce électoral.
En encourageant à tout-va la construction de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, Netanyahu a sapé la confiance entre les deux parties et a rendu de plus en plus difficile la création d'un État palestinien viable. Il a cultivé et nourri un sentiment de haine envers Israël, juste à cause de pervers calculs électoraux.
En février dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU dénonçait d’ailleurs toutes ces colonies israéliennes implantées dans les territoires palestiniens. «La poursuite des activités de colonisation d’Israël met en péril la viabilité de la solution à deux États», indiquait le Conseil, qui «s’oppose fermement à toutes les mesures unilatérales entravant la paix, y compris, entre autres, la construction et l’expansion de colonies israéliennes, la confiscation des terres de Palestiniens, et la «légalisation» de colonies, la démolition de logements palestiniens et le déplacement de civils palestiniens».
Mais Benjamin Netanyahu est toujours resté sourd à ces cris d’orfraie. Ignorant le fait que la colonisation, illégale du point de vue du droit international, crée également une situation où les Palestiniens vivent dans des enclaves isolées, avec des difficultés d'accès aux ressources, à l'éducation et aux services de santé. Ce qui a alimenté des tensions croissantes, exacerbé la violence et entravé tout espoir de négociations de paix significatives.
Dès lors, c’est peu de dire que la tragédie qui se joue actuellement au Proche-Orient est la conséquence des actes politiques irréfléchis posés pendant près de trois décennies par Netanyahu. Premier ministre de 1996 à 1999, de 2009 à 2021, et à nouveau à partir de 2021, il a constamment oppressé, asservi, écrasé et discriminé le peuple palestinien, le privant de ses droits fondamentaux.
Conclusion : Netanyahu a du sang palestinien et israélien sur les mains.
F. Ouriaghli