L’horreur continue. La barbarie prend chaque jour un visage encore plus hideux et détestable. 600.000 Palestiniens ont été contraints par la force, avec grand renfort de chars et de blindés, armes aux poings par l’armée israélienne, de quitter leurs maisons et leurs territoires vers une destination inexistante.
Presque la moitié de la population de Gaza a déjà vidé les lieux en sept mois de massacres perpétrés par l’État d’Israël.
Avec ce nouveau chapitre, ce sont déjà plus d’1 million et demi de citoyens qui ont été déportés ailleurs. Où ? Nulle part. Vers où ? Aucune destination précise. Juste vider les lieux et errer, dans un nouvel exode dans les territoires occupés en attendant la mort, les obus, les bombes, les snipers qui tirent à vue sur tout ce qui bouge. Comme si les cicatrices de l’Histoire devaient se recycler en continu pour nous rappeler que la barbarie humaine n’a aucune limite et que les leçons de l’Histoire ne sont jamais apprises encore moins comprises, surtout par ceux qui les ont vécues dans leur chair et qui, aujourd’hui, les font subir aux autres.
Déjà les camps de Rafah sont la plus grande concentration de déplacés humains dans le monde. Avec un nouveau déplacement, cela laisse les coudées franches à l’armée israélienne pour contrôler tout le Sud de Gaza, après avoir complètement détruit le nord de la région. L’unique carte avancée comme justification de cette opération de déportation est que les camps de Rafah abritent des militants du Hamas. Mais les sympathisants du Hamas sont partout dans les territoires occupés et c’est Benjamin Netanyahu, le premier ministre israélien, qui les a créés et financés avant de les cibler comme ennemi absolu de l’État hébreu.
Dans ce jeu vicieux, il est clair que ce sont les populations civiles, familles, vieux, femmes et enfants qui payent le prix fort au péril de leur vie dans un bras de fer qui a d’autres visées au-delà de «nettoyer» Gaza des militants du Hamas, comme le matraquent les autorités israéliennes.
Vider Rafah, c’est occuper la totalité de Gaza Sud et avoir une frontière supplémentaire avec l’Égypte, avec en plus un terrain de jeu maritime pour contrôler la région et surtout lancer les grands projets pétroliers Off Shore. En attendant la fin de ce plan, les Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 sont à 56-60%, voire plus, des femmes et des enfants, comme on peut le noter suite à une estimation statistique onusienne présentée, le 15 mai 2024, sur la base des chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
De son côté, l'Unrwa a affirmé, le même jour, que «près de 450 000» personnes se trouvant à Rafah avaient été déplacées depuis qu'Israël a ordonné l'évacuation d'une partie de cette localité du sud de la bande de Gaza. Un autre nombre de 200 :000 personnes est avancé pour la prochaine semaine, avec, à terme, la déportation totale des populations de tout le Sud des territoires palestiniens occupé.
Abdelhak Najib