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Rafah : Tuerie de masse

Rafah : Tuerie de masse

Les sombres nuages de la violence continuent de planer sur la bande de Gaza, cette fois-ci avec des frappes israéliennes dévastatrices sur un camp de déplacés à Rafah. Bilan : plus de 45 morts.

 

Par D. William

 

L'indignation mondiale gronde face à cet énième acte de barbarie de Tsahal qui a coûté la vie à des dizaines de civils innocents. Maroc, France, Turquie, ONU, Union européenne…, les condamnations de cet assassinat de masse ont fusé de partout. Comme seule excuse, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a regretté «un accident tragique». Le justificatif pour qualifier cette horreur est ténu, offensant, insultant, alors que plusieurs familles sont endeuillées.

Les mots sont importants. Ils façonnent les perceptions, ils construisent les récits et ils révèlent, souvent, les intentions sous-jacentes de ceux qui les prononcent. En qualifiant ce massacre d'«accident tragique», Netanyahu ne fait pas seulement preuve d’une froide indifférence face aux souffrances infligées, mais il tente aussi de minimiser la gravité de l'événement et de se dédouaner de toute responsabilité. Un accident est fortuit, imprévisible, hors de contrôle. Or, une opération militaire de cette envergure, qui vise un camp de déplacés, ne peut être assimilée à un simple malheureux concours de circonstances.

Ce qui est encore plus préoccupant, c'est que cette déclaration s’inscrit dans une stratégie plus large de déshumanisation des victimes palestiniennes. En minimisant la perte de vies civiles comme étant une «tragédie» fortuite, le gouvernement israélien évite la condamnation morale et juridique qui devrait en découler. Cela permet de poursuivre l’offensive militaire sur Rafah avec une certaine légitimité autoproclamée, malgré le carnage causé.

Pour preuve, Netanyahu reste sourd aux appels à un cessez-le-feu immédiat qui résonnent à travers les capitales mondiales, avec des dirigeants exhortant à la fin de cette spirale de destruction et de souffrance.

C’est dire que la communauté internationale ne doit pas se laisser berner par ce langage euphémistique qui cache une tentative de manipulation de la vérité. Les familles endeuillées de Rafah ne méritent pas d’entendre que la mort de leurs proches est un simple accident.

Netanyahu et son gouvernement doivent être tenus responsables de leurs actions. La rhétorique de l’«accident tragique» ne doit pas devenir un écran de fumée derrière lequel se cachent des actes de violence prémédités, sous-tendus par des politiques de force et de domination.

Dans ce contexte, la décision de l'Espagne, l'Irlande et la Norvège de reconnaître l'État palestinien est pour le moins courageuse et audacieuse. Elle envoie un message fort et clair à la communauté internationale : il est temps de reconnaître les droits et la dignité du peuple palestinien. C'est un pas crucial vers la justice dans une région déchirée par des décennies de conflit. Reconnaître l'État palestinien n'est pas seulement un acte de solidarité, c'est un impératif moral.

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