L’expérience Lecornu à Matignon aura tourné court. A peine nommé le 9 septembre dernier, Sébastien Lecornu a remis ce lundi sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a aussitôt acceptée, selon l’Elysée.
Avec moins d’un mois passé à la tête du gouvernement, il devient ainsi le Premier ministre le plus éphémère de la Vème République.
L’annonce intervient dans un climat de tempête politique. Quelques heures seulement après avoir dévoilé les premiers noms de son équipe, Lecornu s’est retrouvé sous le feu nourri des critiques, aussi bien de l’opposition que de sa propre majorité élargie.
La composition du gouvernement, dominée par Renaissance et marquée par le retour surprise de Bruno Le Maire aux Armées, a déclenché la colère d’une partie des Républicains.
Bruno Retailleau dénonçait une équipe qui «ne reflète pas la rupture promise», tandis que Xavier Bertrand appelait ses troupes à claquer la porte d’un exécutif qu’il jugeait «mascarade».
A gauche, les attaques n’ont pas été moins virulentes. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a exigé un nouveau débat parlementaire sur la réforme des retraites de 2023, menaçant de voter la censure si ses demandes n’étaient pas entendues.
Dans le même temps, le Rassemblement national a appelé Emmanuel Macron à tirer les conséquences de cette crise en dissolvant l’Assemblée nationale.
Pris en étau entre une majorité fracturée et une opposition déterminée à déposer des motions de censure, Sébastien Lecornu a donc choisi de jeter l’éponge avant même de pouvoir tenir son premier Conseil des ministres. Un désaveu cinglant pour Emmanuel Macron, dont l’autorité et la stratégie politique se trouvent une nouvelle fois fragilisées.