La tension politique s’est accentuée lundi au Zimbabwe suite à la décision du président Robert Mugabe d’ignorer un ultimatum de quitter le pouvoir lundi. Son entêtement a suscité des appels à des manifestations mardi pour obtenir le départ de l’indéboulonnable «camarade Bob».
L’opinion publique zimbabwéenne s’attendait à la démission dimanche du président Mugabe. Cependant, ce dernier a choisi de procéder, dans un discours télévisé, à une analyse de la situation dans le pays tout en annonçant qu’il allait présider, en décembre prochain, un congrès du parti du Zanu-PF, au pouvoir.
Le parti, qui l’avait évincé de sa direction dimanche, lui avait laissé jusqu’à lundi 12h00 pour partir, faute de quoi une procédure de destitution serait lancée contre lui. Suite à la fin de cette échéance, l’influente association des vétérans de la guerre de libération a appelé à des manifestations mardi pour accentuer les pressions sur Mugabe et l’amener à quitter le pouvoir.
Entretemps, le parti du Zanu-PF a convoqué une réunion d’urgence de son groupe parlementaire en vue d’étudier le lancement du processus de destitution de Mugabe. Les médias ont rapporté lundi que l’armée est en train d’examiner les pas à prendre après le refus de Mugabe de démissionner.
Placé en résidence surveillée depuis l’intervention de l’armée la semaine dernière, Mugabe (93 ans) est plus que jamais isolé, en particulier après l’interpellation de plusieurs de ses alliés. Cette crise politique intervient au moment où l’économie zimbabwéenne se trouve dans l’impasse, avec un chômage affectant pas moins de 95% de la population active et une hyperinflation sans précédent. Une situation qui a poussé plus de 3 millions de Zimbabwéens à se réfugier dans les pays voisins, notamment l’Afrique du Sud.■