Par A. Hlimi
Après l’euphorie des résultats du scrutin du 8 septembre et la nomination de Aziz Akhannouch désigné chef du gouvernement par le Roi Mohammed VI, les tractations et les négociations entre les trois principaux partis victorieux des législatives, à savoir le RNI, le PAM et l’Istiqlal se sont enchaînées. L’objectif bien évidemment est de définir les contours du gouvernement futur, qui doit prendre ses fonctions dans les prochaines semaines.
Avec de nouveaux visages et une place de choix pour les profils compétents, le Maroc va certainement marquer une rupture nette avec les dix dernières années sous les commandes du PJD, qui a essuyé un vote sanction que l’on peut qualifier d’historique. Selon les premières données dont nous disposons, les pourparlers entre les chefs de partis vont bon train, dégageant une alliance entre les trois partis qui ont remporté les élections. Des concertations menées tambour battant entre les différentes formations pour attribuer des postes ministériels aux personnes idoines marquant encore une fois la volonté du nouveau chef du gouvernement d’imprimer son empreinte à une nouvelle équipe basée sur l’efficience économique en conformité avec le nouveau modèle de développement.
Dans cette optique, d’autres formations politiques comme l’USFP ou encore le MP sont dans l’expectative en vue de constituer la majorité avec les premiers partis désignés par les urnes. Compte tenu de l’agenda politique et notamment la législature prévue le 8 octobre, certains partis, comme l’Istiqlal, avancent la date de la tenue du Conseil national au 18 septembre au lieu du 25 septembre, ou encore l'USFP qui se réunira avec les siens le week-end prochain. Une urgence qui démontre la volonté du chef du gouvernement de former un gouvernement compact capable de se mettre au travail le plus tôt possible.
Round 1 terminé !
«Une première phase de négociations avec les partis s'achève aujourd'hui», a déclaré mercredi après-midi Aziz Akhannouch lors d'une déclaration à la presse après une nouvelle journée marathon où le chef du gouvernement désigné a rencontré plusieurs dirigeants de partis. A noter, cela dit, que le PJD, en la personne de Saâd Eddine El Otmani, et Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié, se sont excusés. Cette dernière lui a confirmé, sans surprise, le souhait de son parti de figurer dans l'opposition. Mais avec les autres partis, le courant passe mieux : «Nous avons tenu des consultations fructueuses avec les différents chefs de partis. Dès à présent, nous allons nous entretenir de manière régulière pour aboutir aux contours d'une majorité gouvernementale dès la semaine prochaine, je l'espère», a -t-il lancé.
Plus tôt dans la journée, Akhannouch a rencontré le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah. A l'issue de cette rencontre express, le secrétaire général du PPS a tenu un discours courtois et fair-play à l'encontre du vainqueur des élections, lui souhaitant plein courage dans la mission qui lui a été confié. Toutefois, à la différence des autres chefs de partis, Benabdallah n'a évoqué ni le programme du prochain gouvernement, ni l'éventualité de faire partie de la majorité gouvernementale, confirmant la tendance générale à la non- participation du PPS à la majorité gouvernementale. En effet, tout porte à croire que cette formation politique préférerait les rangs de l’opposition en attendant de se restructurer et bien se préparer pour les prochaines législatives.
Au même moment, le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi, a donné une multitude d'indices sur la participation du PAM à la prochaine majorité gouvernementale à l'occasion d'une rencontre avec les membres de l'équipe parlementaire du parti. «Le message politique délivré par les élections du 8 septembre est que nous nous dirigeons vers une majorité politique forte constituée de 3 partis», a déclaré Ouahbi. Et d'ajouter qu' «en cas de réussite des négociations en cours, nous nous dirigeons vers un projet politique crédible, démocratique et choisi par les urnes». Et d'insister : «Il faudra absolument respecter les choix des citoyens... Nous avons dépassé tous les obstacles avec le RNI et nous avons démarré une nouvelle phase avec des messages positifs et appréciés en provenance de ce parti que nous sommes en train d'étudier et auxquels nous réagirons positivement pour l'intérêt général de la nation».
Ouahbi a également salué les efforts de l'Istiqlal et de l'USFP avec lesquels le PAM a collaboré dans l'opposition lors de la précédente législature. «Nous allons continuer le travail», a-t-il conclu. Nous rentrons donc dans une phase de silence radio qui devrait durer quelques jours où les allers-retours entre le RNI, PAM et PI se feront discrètement. Rendez-vous dans une semaine pour démêler tout cela. D’ici là, continuons de spéculer !