C’est en lisant et en corrigeant au quotidien leurs articles que j’ai appris les premiers rudiments du journalisme.
J’allais boucler mon premier mois et j’attendais vivement… mon premier salaire.
Mais je me trouvais toujours confronté au même problème : je n’avais pas de contrat de travail, donc impossible d’avoir une carte de séjour.
Je me baladais toujours avec mon récépissé vieux de quatre ans, «arraché» au terme de plusieurs mois d’attente.
Finalement, j’ai reçu mon virement sur le compte bancaire d’un collègue.
On dit souvent, au Sénégal en tout cas, que le premier salaire doit être presque entièrement réparti entre les membres de la famille afin qu’ils prient pour ta réussite.
Certes, mais quand on est à l’étranger, dans la dèche, avec les charges courantes à payer, on pense à tout sauf à distribuer son argent.
Après un mois de «misère», ma seule priorité était mon ventre.
Alors, le jour où j’ai reçu mon salaire, je suis allé directement au resto’ à la descente du boulot.
J’ai d’abord bien mangé avant de commencer à réfléchir à autre chose.
Travailler dans la presse n’a été ni une vocation, encore moins un rêve que je nourrissais.
Je me suis retrouvé dans ce métier pour sortir de la galère.
Ce «boulot de survie» s’est, au fil du temps, néanmoins mué en passion.
Une passion que m’ont transmis certains grands noms du journalisme que je côtoyais, et qui m’ont encouragé à faire plus que corriger des articles : écrire !
(A suivre)
D. W.