Les COP se suivent et se ressemblent. Chaque année, le plus grand et populaire événement climatique rassemble les représentants de la plupart des Etats, les grandes entreprises et les membres de la société civile.
En dépit de la tenue annuelle de la manifestation planétaire dont la vocation principale est de faire avancer la cause environnementale, les risques climatiques se sont exacerbés au cours des dernières années. Ce qui pousse légitimement à s’intéresser sur la pertinence de l’organisation d’un tel événement qui fait les choux gras de la presse internationale. Le rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), publié le 31 octobre 2021, est édifiant.
Le document révèle que les sept dernières années s'annoncent les plus chaudes jamais enregistrées et que l'élévation du niveau de la mer atteint des valeurs record. Les conclusions scientifiques de ces dernières années commandent de la part des Etats responsables de la plus grosse partie des émissions de gaz à effet de serre (GES) de prendre des mesures audacieuses en faveur du climat.
Pour avoir un ordre de grandeur, les pays du G20 représentent 80% des émissions de GES. Ces Etats ont donc une responsabilité particulière pour maintenir l'objectif de réchauffement climatique à 1,5 degré.
En dépit de la récurrence et de la dangerosité des catastrophes naturelles observées ces derniers temps, il est assez paradoxal de constater que plusieurs pays riches n’ont toujours pas honoré leurs engagements pris lors de l’Accord de Paris (COP21), notamment en matière de finance climatique (100 Mds de dollars par an en faveur des pays les moins avancés) et de réduction d’empreinte carbone. Au final, il existe une forte probabilité pour que la COP26 ne diffère pas des précédentes. C’est-à-dire riche en incantations et peu suivie de mesures fortes et concrètes en faveur du climat.
D’ailleurs, la déclaration du SG de l’ONU, Antonio Guterres, laisse perplexe quant aux résultats espérés de l’événement international auquel prend part une importante délégation marocaine conduite par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. «Il existe un risque sérieux que la COP26 n'aboutisse pas au résultat souhaité», alerte Guterres.
Pour rappel, l’objectif à la COP26 est de finaliser l’Accord de Paris. En 2015, tous les pays du monde ont accepté d'intensifier leurs efforts pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C par rapport aux températures préindustrielles, et d'augmenter le financement de l'action climatique.
En définitive, le pragmatisme commande à la communauté internationale de prendre ses responsabilités et de réfléchir à une nouvelle formule efficace, susceptible d’amener les principaux pollueurs de la planète à rivaliser en matière de mesures audacieuses pour le climat.
Momar Diao