La crise des semi-conducteurs a eu un impact évident sur plusieurs secteurs, dont celui de l’automobile. Partout dans le monde, les marchés accusent une baisse notoire des ventes à cause d’un déficit de stock.
En France, les ventes ont reculé de 20,50% en septembre et de 30,7% en octobre. L’Allemagne, le plus grand marché européen, a vécu un mois de septembre noir avec moins de 200.000 véhicules neufs écoulés, du jamais vu en 30 ans. Le Maroc n’échappe pas à cette tendance.
Après une croissance à deux chiffres au cours du premier semestre 2021, les ventes fléchissent. Elles ont affiché une progression de 3,17% seulement en septembre avant de reculer de 10,7% en octobre.
Les marques premium et de luxe sont les plus impactées. Le retard de livraison peut parfois atteindre entre 4 à 5 mois. Même les généralistes sont, à leur tour, touchés, mais pas avec la même ampleur.
«Nous avons accusé des retards de livraison aussi bien pour Dacia que pour Renault. Cela diffère selon les modèles. Par exemple, pour le nouveau Dacia Duster et Renault Kadjar, nous avons des produits disponibles pour répondre aux besoins de nos clients, mais il y a d’autres modèles qui connaissent une forte pression, comme Clio ou encore Captur. Nous n’avons pas beaucoup de visibilité comme auparavant. Nous continuons de gérer les stocks au gré des semaines», souligne Fabrice Crevola, Directeur général de Renault Commerce Maroc, qui revendique près de 42% de parts de marché.
Pour sa part, Jérome Berthod, directeur de la marque Audi au Maroc, a confirmé l’existence d’une crise de l’offre. «Les usines d’Audi subissent de fortes ruptures de production en raison du manque de semi-conducteurs. Du coup, nous avons quelques perturbations pour satisfaire les demandes de nos clients», indique-t-il.
De l’avis de plusieurs spécialistes de l’industrie automobile, cette crise risque de perdurer. Un retour à la normale n’est prévu qu’à partir du deuxième semestre 2022, voire 2023. La filière ne représente que 10% de la clientèle des fabricants de ces composants. D’autres secteurs pèsent beaucoup plus, comme la téléphonie et les PC. Ils sont par conséquent prioritaires.
Reste à souligner que la baisse de l’offre du marché du neuf s’est répercutée sur celle de l’occasion. Interrogés à ce sujet, plusieurs professionnels de cette activité, dont des garagistes et des intermédiaires, ont confirmé une hausse des prix.
Charaf Jaidani