• La Confédération conteste vivement les données publiées par l'Observatoire de la TPME, dont elle n’est pas membre.
• Elle dénonce également le manque d’engagement de la tutelle et des pouvoirs publics pour le soutien de la TPME et l’autoentrepreneur.
Dans une sortie médiatique, la Confédération marocaine des TPE-PME a lancé une série d'attaques contre l'Observatoire de la TPME, remettant en question la fiabilité des données diffusées par ce dernier. Accusé par la Confédération de présenter des chiffres erronés qui ne reflètent en aucun cas la réalité économique des entreprises concernées, l'Observatoire de la TPME se retrouve au centre d’une vive polémique. En effet, la Confédération soutient fermement que ces données «trompeuses» ont des conséquences néfastes sur la perception et les décisions prises à l'égard du secteur des petites entreprises au Maroc. La Confédération dirigée par Abdellah El Fergui a fustigé également les dysfonctionnements «qui n’ont eu de cesse de peser lourdement sur l’écosystème des TPE surtout en ce qui concerne l’état réel des TPE-PME et des autoentrepreneurs».
Avant de fustiger l’Observatoire, El Fergui a dressé un tableau sombre de la situation de la TPME marocaine, dans un communiqué long de 3 pages. Il a relevé en substance des faillites d'entreprises en cascade, touchant en particulier les TPE, avec près de 20.000 en 2021 et 25.000 en 2022. Environ 250.000 TPE sont toujours menacées de faillite, confrontées à la crise économique, la sécheresse, l'inflation et l'augmentation des prix.
Il a aussi pointé du doigt l’augmentation de l'IS et le manque d'accompagnement du gouvernement, qui ont aggravé la situation. Pour lui, l'inaction du ministère de tutelle et des organismes de l'État soulève des questions sur leur rôle dans le soutien des TPE-PME et des auto-entrepreneurs.
«Nous récusons fermement les données publiées par les bureaux privés ou les associations qui, de notre point de vue, sont contre les intérêts des TPE en particulier et ne correspondent à aucune réalité», a par ailleurs lancé El Fergui.
La Confédération conteste vertement les données publiées par l'Observatoire de la TPME, les jugeant erronées et déconnectées de la réalité. Selon elle, l'observatoire utilise une définition fausse de la TPE marocaine, basée sur des benchmarks internationaux inappropriés. Cette approche conduit à des chiffres d'affaires démesurés pour les micro-entreprises, ne correspondant pas à la réalité marocaine. La véritable définition de la TPE marocaine, établie lors de la stratégie TPE en 2012-2013, est une entreprise réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 3 millions de dirhams et employant moins de 10 personnes. Cette définition englobe un plus grand nombre d'entreprises et reflète la réalité économique du pays, affirme la Confédération. Concernant l’accès au financement, la Confédération a remis également en question les données de l’Observatoire, soulignant les difficultés rencontrées par les TPE pour obtenir des crédits.
En effet, l'Observatoire de la TPME a affirmé que 45% des TPME bénéficient de l'encours total des crédits, mais la Confédération réfute cette déclaration. Car en pratique, de nombreuses TPE se heurtent à des difficultés d'accès au financement, tandis que les PME, en particulier les petites entreprises, rencontrent également des obstacles pour obtenir des prêts, a regretté la Confédération.
Le crédit de restructuration destiné aux TPME, lancé le 1er juillet 2014, a été interrompu, et le programme Intelaka reste en attente. De plus, l'obtention de crédits ordinaires est devenue très difficile en raison de l'augmentation du taux directeur par Bank Al-Maghrib à trois reprises. Face à ces constats, la question qui se pose est la suivante : «D'où provient le chiffre avancé par l'Observatoire, qui affirme que 45% des TPME ont obtenu un crédit bancaire ?», s’est-elle interrogée.
«Nous sommes étonnés d’apprendre comment cette association s’est procurée un financement qui dépasse des millions de dirhams de l’argent du contribuable (…) pour porter atteinte à l’intérêt de nos TPE. Car plusieurs ministères, administrations, organismes, … utilisent ses données, qui ne reflètent pas la réalité, ont commencé à programmer des actions sur la base des données erronées de l’OMTPME».
La Confédération marocaine des TPE-PME a critiqué le manque de résultats des Observatoires et leur exclusion de ces initiatives. Les Administrations et Observatoires nationaux travaillent souvent avec leurs propres réseaux, négligeant ainsi la majorité des partenaires de la TPME. De plus, «les régions et les compétences éloignées de l’axe Rabat-Casablanca sont exclues des programmes de ces institutions».
Enfin, El Fergui exhorte «le ministère de l’Économie et des Finances à relancer le fonds de soutien aux TPE-PME lancé le 1er juillet 2014 pour soutenir les entreprises en difficultés».