Le contrôle de la gestion des aéroports montre une insuffisance en matière d'évaluation de l'opportunité économique et financière des projets aéroportuaires, souligne la Cour des comptes dans son dernier rapport annuel au titre des années 2016 et 2017.
A l’exception du programme de développement des infrastructures aéroportuaires, inscrit dans le plan stratégique 2008-2012, l’Office national des aéroports (ONDA) n’a pas procédé à l’évaluation de l’opportunité économique et financière des projets aéroportuaires réalisés, relève le document.
La Cour des comptes constate également la non intégration de la dimension environnementale lors de la réalisation des projets aéroportuaires, dont la quasi-totalité n’ont pas fait l’objet d’une étude d’impact environnemental.
Au niveau de la planification, le rapport relève que les développements prévus dans le schéma directeur ne sont pas déclinés au niveau des plans stratégiques pluriannuels, et que les caractéristiques de certains projets ne sont pas conformes aux orientations du schéma directeur.
L'ONDA ne dispose pas, non plus, de système de pilotage dédié au suivi des décisions planifiées au niveau du schéma directeur, fait observer la Cour, notant qu'à défaut d’actualisation des données prévisionnelles relatives au trafic, l'Office s’est trouvé dans des situations de saturation prolongée des capacités de certaines aérogares.
S'agissant de la mise en œuvre desdits projets, le rapport signale un "dépassement quasi-systématique" des délais initiaux de réalisation, ainsi qu'un "dépassement important" des budgets initiaux.
Le document explique ce dépassement budgétaire par les difficultés en matière d’estimation des coûts, ajoutées aux imperfections conceptuelles et au faible suivi des chantiers.
Ces difficultés, précise la même source, ont conduit dans quatre projets aéroportuaires (sur un total de sept projets examinés), au dépassement des enveloppes budgétaires qui leur sont allouées, engendrant un surcoût global de plus de 2 MMDH.
Sur le volet de l'exploitation et de la qualité du service offert par les aéroports, le rapport indique que les aérogares de certains aéroports "pâtissent d’une dégradation visible sur le plan esthétique", de même qu'il relève des "imperfections" au niveau de la gestion des installations et des services aux abords des aérogares. D'autre part, la conception de certaines aérogares ne permet pas d’accueillir, dans des conditions convenables, les personnes ayant des difficultés de mobilité, souligne le document.