La cacophonie autour de la flexibilité du régime des changes continue. Entretenue par qui ? Par le gouvernement. Et son chef en particulier. En effet, samedi dernier, on a en tout cas vu plus clair sur l’origine du flottement qui avait conduit à l’annulation de la conférence qui devait être donnée deux jours auparavant par Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, et Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances. Si l’on en croit Saad Eddine El Othmani, qui s’est exprimé sur le sujet à la télévision, il faut encore «étudier certains impacts». Des propos évidemment en totale contradiction avec ceux du gouverneur de la Banque centrale qui, lui, assure que tous les prérequis sont là pour migrer vers le régime de change flexible. Alors, le Maroc est-il prêt ou non ?
Ces soi-disant études d’impact ne devaient-elles pas être faites en amont, bien avant ce glissement vers un régime de change flexible prévu ce début juillet ? Y a-t-il des dissensions entre Bank Al-Maghrib et le gouvernement sur le sujet ? Et pourquoi avoir attendu la veille de la mise en place de cette réforme pour soulever une polémique sur un dossier qui semblait assez bien ficelé et sur lequel seule communiquait la Banque centrale ?
Au-delà, El Othmani a trahi le secret bancaire le mieux gardé par Jouahri au cours de ces derniers mois : le chef de gouvernement a en effet révélé les bandes de fluctuation du Dirham, une information que toute la communauté financière ainsi que les opérateurs économiques attendaient.
Résumons :
Dès lors, tous les ingrédients sont actuellement réunis pour écrire les premières lignes d’un mauvais polar sur le Dirham.
D. W.