Après leur envolée en 2021, les cours des matières premières devraient se stabiliser pendant l'année 2022, dans un contexte de volatilité persistante, selon un policy Brief du Policy Center For The New South (PCNS).
"Les cours devraient se stabiliser pour l'année en cours, signifiant donc qu’ils resteront à des niveaux relativement élevés, dans un contexte de volatilité persistante", écrit Yves Jégourel, l'auteur de ce policy Brief, publié sous le titre "Bilan 2021 et perspective 2022 : une persistance des tensions sur les marchés mondiaux de matières premières ?".
Et d'expliquer que les fortes tensions qui sont apparues sur le fret maritime au dernier trimestre 2020 ont, elles, perduré sur l’ensemble de l’année 2021 et devraient se faire encore ressentir au premier semestre 2022, avant de s’apaiser.
Conséquence d’une amélioration graduelle des conditions macroéconomiques après le choc sans précédent du premier trimestre 2020, la hausse des cours des matières premières se conjuguait toutefois avec une forte instabilité, explique Jégourel, ajoutant que les vents tourbillonnants de 2021, liés à la situation sanitaire mais également géopolitique, devraient persister en 2022.
"Si l’on considère qu’une fraction des hausses observées en 2021 s’explique par le très rapide redémarrage de l’activité économique et par la relative impréparation des chaînes de valeur face à ce rebond, une stabilisation peut être espérée dans le domaine des métaux de base et de l’énergie", a fait observer. Jégourel.
Toutefois, ceci ne devrait cependant pas empêcher des niveaux élevés et la persistance de fortes tensions sur certains métaux associés à la transition environnementale et numérique.
Par ailleurs, le risque d’un sous-investissement dans certaines énergies fossiles (gaz naturel, pétrole), conduisant à une réduction plus forte de l’offre que celle de la demande, pourrait conduire à une élévation de leurs prix et, potentiellement, de celui de l’électricité.
Dans cette situation où les incertitudes demeurent substantielles, les effets sociaux et les conséquences géopolitiques de la variation du prix des commodités devront faire l’objet de toutes les attentions de la part des pouvoirs publics et des États, mais également des organisations internationales, souligne l'auteur de ce document.
Prenant acte des effets redistributifs majeurs qu’impliquent des chocs tels que celui de la Covid-19, mais également des transformations structurelles qu’imposent l’affirmation d’un monde décarboné, le dialogue entre les Nations, du Nord et Sud, doit être renforcé dans un cadre multilatéral, conclut Jégourel.