Outre le renforcement des bases de l’État social, la poursuite des réformes structurelles et le maintien de la soutenabilité des finances publiques, le Projet de loi de finances (PLF) pour l’exercice 2025 fixe, en accord avec les hautes orientations royales, une autre priorité majeure : dynamiser l’investissement.
Dans cette optique, le gouvernement ambitionne de renforcer l’investissement public et privé afin de mettre en place un nouveau pacte compétitif pour l’investissement au Royaume, comme en témoigne la récente note d’orientation du PLF adressée par le Chef du gouvernement aux départements ministériels.
Cette initiative impliquerait l’élaboration de textes réglementaires régissant les opérations d’investissement, l’activation des mécanismes de gouvernance pour suivre le système d’investissement, notamment à travers la création d’un Observatoire national de l’investissement, ainsi que la poursuite de la réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI).
Il est important de rappeler que la réforme des CRI s’inscrit dans la vision royale visant à faire de l’investissement un levier pour la relance économique, avec pour objectif la création de 500.000 emplois entre 2022 et 2026 et la mobilisation de 550 milliards de dirhams d’investissements privés.
Khalid Doumou, économiste et expert financier, souligne que depuis plus d’une décennie, l’investissement au Maroc a connu une croissance soutenue, bien que cette dynamique soit principalement alimentée par le secteur public. «Le secteur public représente les deux tiers de l’investissement total. L’objectif de l’État est d’augmenter la part de l’investissement privé pour atteindre 65 % d’ici 2035, conformément aux recommandations du Nouveau Modèle de Développement», explique-t-il.
Selon l’économiste, «l’investissement privé (hors épargne des ménages), qui s’élève en moyenne à 90 milliards de dirhams par an (soit un tiers de l’investissement total), est actuellement porté à environ 40 % par les Investissements Directs Étrangers (IDE), principalement concentrés dans le secteur des industries manufacturières, et à environ 60 % par des investissements à capitaux marocains, avec quatre secteurs concentrant 60 % des investissements (Immobilier, Commerce, Industries Extractives et BTP)».
En ce qui concerne la répartition régionale de l’investissement privé, Doumou précise que l’ambition est de réduire au maximum les disparités territoriales. «Cet effort permettra à toutes les régions du Royaume de capter une part plus importante de l’investissement privé durant la période 2022-2026. Dans le cadre de la déclinaison sectorielle et régionale de la stratégie nationale de l’investissement, une démarche de convergence est en cours de finalisation, intégrant l’ensemble des parties prenantes publiques et privées, tant au niveau des départements sectoriels qu’au niveau des territoires».
Par ailleurs, l’exécutif poursuit la mise en œuvre des mesures prévues dans la feuille de route stratégique 2023-2026 pour améliorer l’environnement des affaires. Parmi ces mesures figure la simplification et la numérisation de plus de 45 % des procédures administratives liées à l’investissement, visant à créer un cadre plus transparent et efficient pour les investisseurs.