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TIC sur l'alcool : Tchin !

TIC sur l'alcool : Tchin !

Le projet de Loi de Finances 2024 prévoit une augmentation de la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les boissons alcoolisées. Cette mesure, si tant est qu’elle soit votée en l’état, prévoit les hausses suivantes :

• De 850 à 1.500 DH par hectolitre pour les vins.

• De 1.150 à 2.000 DH par hectolitre pour les bières.

• De 18.000 à 30.000 DH par hectolitre pour les alcools éthyliques.

Voilà pour l’info  ! Malgré ces hausses substantielles, il n’y a pas de vague. Et il n’y en aura certainement pas. Etonnant ? Non : les hausses des TIC sur l’alcool et le tabac sont les seules qui passent comme lettre à la poste au Maroc. Personne ne va s’en indigner publiquement. Le gouvernement le sait. Ceux qui l’ont précédé aussi. Pourquoi donc ?

Au Maroc, la taxation de l'alcool, ce breuvage divin qui mélange élégamment la joyeuse incohérence à un verre à moitié plein, est devenue un véritable rallye fiscal organisé par le gouvernement pour renflouer les caisses de l'État. Mais avant de trinquer à ces hausses successives de la TIC, pénétrons dans ce monde merveilleusement absurde.

À chaque fois que le Budget est chahuté, le gouvernement s’empresse de presser la grappe de raisin, augmentant les taxes sur l'alcool. Le fait saillant de cette politique, c'est son caractère cyclique. Comme une gueule de bois après une nuit de libations, ces hausses de taxes sur l’alcool sont devenues récurrentes. D’abord parce que ce n’est pas un produit de première nécessité.

Ensuite, il est difficilement défendable au regard notamment des problèmes de santé publique qu’il peut engendrer. Enfin, et surtout, le mot alcool est entouré de tabou au Maroc, où sa vente et sa consommation sont interdites aux musulmans : c’est pourquoi les débats parlementaires sur ce produit sont aussi rares qu'un barman dans un monastère ! Voilà trois raisons suffisantes qui valident les propensions des gouvernements successifs du Royaume à augmenter continuellement la TIC sur l’alcool, transformant ce produit en une véritable poule aux œufs d'or.

Sauf que si les prix de l'alcool continuent de grimper, le marché noir risque de devenir aussi actif qu'un verre de tequila à une fête d'anniversaire. Avec des conséquences sur la société que l’on ne doit pas ignorer. Mais il semble bien difficile, sinon illusoire de convaincre le gouvernement de changer sa stratégie fiscale sur l’alcool : il en tire bien trop de revenus pour s’en passer. En fin de compte, devons-nous lever nos verres à cette politique fiscale oppressive  ? Certains trinqueront volontiers. D’autres, les buveurs en particulier, ironiseront de cette situation où l'interdit fait office de couverture pour une … raquette fiscale bien orchestrée. 

 

 

Par D. William

 

 

 

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