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Prix des produits alimentaires et du carburant : Vraiment, ça nous pompe !

Prix des produits alimentaires et du carburant : Vraiment, ça nous pompe !

Il y a un rituel immuable qui revient durant chaque Ramadan : les autorités font le point sur l’approvisionnement des marchés et s’en font écho dans la presse. Il y a aussi une constante qui se dégage, en ce sens que le message délivré et les promesses faites sont toujours les mêmes à quelques mots près : «les marchés seront bien approvisionnés», «la qualité et les prix des produits seront contrôlés»; «les spéculateurs seront sanctionnés»… 
 
D’ailleurs, pour Casablanca-Settat, une rencontre de communication sur l’approvisionnement des marchés de la région durant le mois sacré de Ramadan a été organisée vendredi dernier à Casablanca, à l’initiative de la Chambre de commerce, d’industrie et de services de la région (CCISCS). Et elle n’a pas dérogé au rituel. 
 
La substance de cette rencontre peut se résumer ainsi : «barrer la route à la spéculation provoquée par des intermédiaires sans scrupules qui profitent de ce genre d’événements (Ramadan, ndlr)», «contrôler les prix des produits fortement consommés par les ménages durant le mois sacré», «s’assurer de la qualité des produits à travers des visites inopinées aux entrepôts», «veiller à ce que les prix soient convenables»...
 

 
Mais voilà, tout cela reste un exercice de communication. Le problème n’est pas tant que le marché soit approvisionné, mais plutôt que les produits proposés soient à la portée de la bourse des ménages marocains.
 
 
Et là, c’est une autre affaire. Car, comme partout dans le monde, le Maroc est confronté à une flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques née des fluctuations et de l’instabilité des marchés mondiaux. Si les prix des produits réglementés (gaz butane, farine et sucre) sont restés stables à la faveur de la subvention étatique, tous les autres produits de base largement consommés durant le Ramadan ont connu une augmentation sensible de leur prix. Et, aujourd’hui, le gouvernement semble incapable d’apporter une réponse globale et appropriée à cette inflation galopante. Il se contente pour l’instant de mesures sporadiques pour calmer les esprits rebelles, comme il l’a fait à travers l’aide accordée aux transporteurs routiers. 
 
Tant que les tensions vont persister sur les marchés internationaux, les tensions sur les prix vont également perdurer sur le marché national. Avec une conséquence inévitable : l’érosion du pouvoir d’achat des ménages, confortée par une inflation estimée par Bank Al-Maghrib à 4,7% au terme de cette année.
 
Et ce ne sont pas que les produits alimentaires qui rognent la bourse des citoyens. Actuellement, c’est avec beaucoup d’appréhension que ces derniers se rendent aux stations-service. Car, là aussi, les prix ont pris l’ascenseur. Samedi, le litre de l’essence sans plomb était à 14,20 DH, tandis que celui du diesel se situait à 14,31 DH. 
 
Les prix à la pompe montent, montent. Et le gouvernement ne fait rien pour freiner cette frénésie haussière, dans un contexte marqué par la grande nervosité des cours du baril de pétrole à l’international, entretenue par des phénomènes spéculatifs et la guerre en Ukraine. Dans un pays comme la France, que l’on copie d’ailleurs souvent (sic !), le gouvernement a pourtant instauré une ristourne à la pompe, qui va durer quatre mois, pour soulager les automobilistes. Une mesure qui a un impact direct sur le portefeuille des citoyens. 
 
Au Maroc, certains appellent l’Etat à réduire temporairement les taxes sur les carburants pour diminuer les prix à la pompe. Mais il fait la sourde oreille. Pour l’instant. Sauf que la colère sociale gronde, gronde. Et peut-être vaut-il mieux la contenir dès à présent en apportant les solutions appropriées. Parce que ça commence vraiment à nous pomper !
 
F. Ouriaghli

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