Le système de protection sociale au Maroc est profondément déficient.
D’ailleurs, pas sûr qu’on puisse parler de système, au regard du désordre qui règne dans ce secteur : pléthore d’intervenants, multiplicité d’actions et de programmes désarticulés avec des règles de fonctionnement distinctes, chevauchement des mesures…
Autant de facteurs qui expliquent que plusieurs citoyens, dans le besoin, ne bénéficient pas des filets sociaux.
Le diagnostic posé, ce mercredi, par le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), à l'ouverture de la 4ème édition du Forum parlementaire sur la justice sociale, ne dit pas autre chose.
Selon Ahmed Reda Chami, le système de la protection sociale au Maroc reste "incomplet, limité et vulnérable".
En cela, note-t-il, 60% de la population active ne sont pas couverts par un régime de pension et 46% ne bénéficient pas d’une couverture médicale.
A cela s’ajoute, entre autres, l’absence d'un régime dédié à la protection sociale de l’enfance, des personnes en situation de chômage et des personnes en situation de handicap.
C’est partant de ces constats que le CESE a élaboré en mars dernier un rapport sur la protection sociale dans lequel il a émis une série de recommandations afin d’aller vers un système mieux structuré et vers plus de justice sociale.
Qu’est-ce qui a été fait depuis ? Pas grand-chose. Si peut-être : les 1ères Assises nationales sur la protection sociale, en novembre 2018.
Assises durant laquelle a été faite, encore une fois, l’autopsie d’un «système» malade. Autrement dit, des discours de circonstances autour de petit-fours.
Pour dire qu’il n’y a encore rien de bien concret pour ceux qui sont passés à travers les filets sociaux.■