Il n'y a pas pour le moment de nouveaux éléments qui justifient le passage à la 2ème phase de la réforme du régime de change. C’est ce qu’a affirmé, mardi à Rabat, le wali de Bank Al-Maghrib Abdellatif Jouahri.
Le FMI pense qu'il faut élargir davantage la bande de fluctuation du Dirham, mais Bank Al-Maghrib lui a signifié qu'il préfère attendre que les éléments précurseurs de chocs soient présents pour passer à la deuxième phase, a souligné Jouhari lors d'une conférence de presse à l'issue de la deuxième session du Conseil de Bank Al-Maghrib au titre de l'année 2019.
"Si les gens ne voient pas les indices de chocs comme la baisse des réserves de change par exemple, ils peuvent croire qu'il y a des fragilités économiques que nous sommes en train d'occulter", a expliqué le wali.
Qui assure que "le passage à la deuxième étape de la réforme du régime de change se fera quand il y aura des signes annonciateurs qu'un choc pourrait se produire".
Il a ajouté, a ce propos, que l'argumentaire présenté par BAM a amené le FMI à pondérer sa position et que certains de ses dirigeants partagent l'avis de la Banque centrale.
Pour aller plus loin dans cette réforme du régime de change, il faut d'abord les prérequis, à savoir le niveau des réserves de change adéquat, la soutenabilité budgétaire à moyen terme, la résilience du système bancaire, la maîtrise de l'inflation, mais il faut aussi tenir compte de l'aspect opérationnel, a-t-il expliqué.
Sur le plan opérationnel, il faut que les opérateurs économiques s’approprient le régime de change flexible et assimilent parfaitement les outils de couverture mis à leur disposition avant d'entamer la deuxième phase de la réforme, a souligné Jouahri.■