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Le ciel marocain a commencé à connaître ses premières activités ce lundi 7 février après une diète qui a duré un peu plus de deux mois. La réouverture des frontières aériennes décidées par les autorités marocaines met fin à une situation difficile pour les compagnies aériennes, l’écosystème touristique et, plus globalement, l’économie nationale.

Dans les aéroports marocains, toutes les dispositions ont été prises dans la perspective de cette reprise, même si l’on ne s’attend à cette effervescence inhérente à une activité normale.

Pour cette première journée, l’on ne s’attend pas en effet à un trafic aérien dense. Comme nous l’avions déjà écrit, la reprise se fera de façon graduelle, avec une intensification progressive des rotations dans les jours et semaines à venir.

Plusieurs compagnies aériennes nationales et internationales ont d’ores et déjà annoncé leurs programmes de vol.

De même, dans les coulisses, un important travail a été fait pour rassurer certaines compagnies et prescripteurs de voyages étrangers, passablement désabusés par les fermetures intempestives de frontières qui rendent la destination Maroc insécure.

Ainsi, l’Office national marocain du tourisme (ONMT) a mené une opération séduction en France, durant laquelle il a tenu une réunion de travail au Syndicat des entreprises tours opérateurs (SETO), qui regroupe l’ensemble des TO français. Objectif : mobiliser les partenaires de la destination Maroc et, surtout, les rassurer sur une reprise pérenne.

Dans la foulée, une réunion a eu lieu au siège de Transavia. Une rencontre importante, puisque la compagnie du groupe Air France-KLM est un acteur majeur du transport aérien vers le Royaume, desservant plus de onze aéroports marocains.

Il s’agit, selon l’Office, de sécuriser, dès les premiers jours de la reprise, des capacités importantes au départ de la France sur les différentes destinations touristiques marocaines, afin de s’assurer que le Royaume redevienne à nouveau le pays numéro 1 dans le portefeuille d’affaires de la compagnie dès le début de la saison 2022. 

A l’issue de cette rencontre, l’ONMT, avec son partenaire Transavia, a d’ailleurs sécurisé 40% de sièges en plus par rapport à 2019, qui était déjà une année record.

Par ailleurs, outre Paris et Londres, l’ONMT a également rencontré à Dublin le top management de Ryanair, partenaire majeur de la destination Maroc.

Pour la saison été 2022 (avril-octobre 2022), la compagnie irlandaise compte finaliser sa programmation marocaine avec une capacité qui dépassera de plus de 50% celle de la même période de 2019.

Rappelons que Ryanair connecte le Royaume depuis 51 aéroports européens vers 10 destinations marocaines, et représente un acteur de premier plan pour le développement des lignes point à point Europe-Maroc, avec plus de 117 routes.

Ce travail accompli, reste à savoir maintenant si la destination Maroc arrivera, de nouveau, à séduire les touristes étrangers.

Les professionnels du secteur l’espèrent en tout cas, mais restent cependant très critiques envers le protocole sanitaire mis en place dans le cadre de la réouverture des frontières, le jugeant trop drastique. Il prévoit notamment :

- L’obligation de présenter le pass vaccinal et le résultat négatif d’un test PCR de moins de 48H avant d’embarquer à bord de l’avion pour tous les voyageurs désirant accéder au territoire national.

- La réalisation de tests rapides pour les passagers dès leur arrivée aux aéroports du Royaume.

- La réalisation de tests PCR pour des groupes de voyageurs de manière aléatoire dès leur arrivée. Ces derniers seront informés des résultats ultérieurement.

- La possibilité d’effectuer un test supplémentaire à l’hôtel ou au centre de résidence pour les touristes, 48 heures après leur entrée sur le territoire national.

- La mise en place de mesures spéciales pour les cas positifs :

     * L’obligation pour les cas positifs normaux d’observer un confinement sanitaire dans les lieux de leurs résidences, tout en les soumettant à un suivi minutieux.

     * Le transfert des cas positifs difficiles et critiques aux hôpitaux pour recevoir les soins nécessaires.

En tout cas, le tourisme a besoin d’une véritable impulsion après deux ans d’une crise sanitaire qui a laminé le secteur, provoquant fermetures d’établissements touristiques, faillites en cascade et pertes d’emplois par milliers.

Et pour avoir perdu 20 millions de voyageurs et 90 milliards de dirhams de revenus en devises sur la période, il a surtout besoin d’une vision globale et cohérente. D’un électrochoc.

D. W.