Le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, vient d’adresser une note aux walis des régions et gouverneurs des préfectures et provinces du Maroc pour leur demander de prendre des mesures drastiques afin de mieux gérer le stress hydrique.
La succession des années de sécheresse qu'a connues le Royaume ces dernières années a impacté de manière significative nos réserves hydriques, fragilisant sérieusement les capacités d'approvisionnement en eau.
Cette année encore, la rareté des précipitations, le taux critique de remplissage des barrages et le tarissement des nappes phréatiques annoncent une crise hydrique majeure, appelant la mise en œuvre d'actions empreintes de rigueur pour la rationalisation de l'exploitation de nos ressources en eau, indique l’Intérieur. Qui demande de veiller à la mise en oeuvre des mesures suivantes :
1. Tenue, la première semaine de chaque mois, de réunions avec les opérateurs de distribution d'eau pour l'établissement et l'actualisation régulière de la cartographie de consommation d'eau par quartier à l'effet de ressortir ceux les plus aquavores, en se basant sur la moyenne quotidienne de litres d'eau consommés par habitant.
A la lumière de cette cartographie, il y a lieu d'engager des actions de sensibilisation, en mettant à contribution des associations locales, sur l'importance de rationalisation de la consommation d'eau (contacts directs, distribution de brochures/flyers, ....) et de procéder au rationnement du débit en eau destiné à ces quartiers (modulation de pression ou coupure totale pendant certaines plages horaires).
2. Lutte contre la déperdition des ressources hydriques, à travers la recherche des fuites dans les canalisations des opérateurs de production et de distribution. Dans ce cadre, il y a lieu d'inviter les opérateurs en question à produire, mensuellement, un reporting relatif aux quantités présumées perdues et les actions de colmatage réalisées ou envisagées.
3. La répression des cas de fraude à l'exploitation des ressources hydriques tel que les raccordements anarchiques, le piquage au niveau des canalisations et conduites d'eau…
A ce propos, il y a lieu de souligner que le non-paiement par certains usagers des frais de consommation d'eau encourage, souvent, l'abus d'exploitation de cette ressource.
4. L'interdiction absolue des activités ci-après :
- arrosage de tous les espaces verts et jardins publics ;
- nettoiement des voies et des places publiques par l'usage d'eau;
- remplissage des piscines publiques et privées plus d'une fois par an ;
- cultures aquavores, en concertation avec le département de l'Agriculture.
Dans ce contexte, la tutelle invite les walis et gouverneurs «à examiner avec les services extérieurs des départements ministériels concernés les actions palliatives à réaliser pour limiter l'impact du stress hydrique sur les populations et les activités économiques, en procédant notamment à :
- la réactivation des comités régionaux chargés du suivi du Programme national d'approvisionnement en eau potable et en eau d'irrigation et l'accélération de la réalisation des projets dudit programme;
- la préparation par les collectivités territoriales et leurs partenaires de programmes de recyclage des eaux usées;
- l'alimentation en eau potable par des camions citernes des localités en souffrance;
- l'aménagement des points d'eau pour l'abreuvement du cheptel dans les régions touchées.
Les walis et gouverneurs devront envoyer à l’Intérieur «un rapport mensuel faisant ressortir les actions mises en œuvre en exécution des prescriptions de la présente circulaire, assorties d'une évaluation de la situation prévalant au niveau de vos commandements en rapport avec le stress hydrique».