La question des retraites suscite de fortes crispations.
Que ce soit au Maroc ou à l’étranger, le dossier des retraites revêt une telle forme de «sacralité» qu’y toucher, c’est prendre le risque de créer un mouvement social peu ordinaire.
C’est ce que vit la France en ce 5 décembre. L
a réforme proposée par le gouvernement d’Edouard Philippe cristallise les Français qui sont descendus en masse dans la rue pour signifier leur opposition.
Bien évidemment, à côté de ceux qui s’inquiètent quand ils seront à la retraite, il y a ceux qui veulent coûte que coûte protéger des privilèges acquis depuis belle lurette, à travers leurs régimes spéciaux.
Tout le monde veut mettre du beurre dans les épinards de ses vieux jours.
Mais cela ne pourra se faire qu’à travers des ajustements, voire des réformes radicales.
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme dans son édition 2019 «Panorama des pensions» publié récemment.
Dans un contexte où le monde du travail a foncièrement évolué, il est nécessaire, selon l’Organisation, de mettre en place des régimes de retraite plus homogènes qui ne laissent personne de côté, au lieu d'une réorientation radicale de leur conception et de leur financement.
Ce qui se passe en France actuellement, l’on s’en doute, est suivi de près par le gouvernement actuel.
Car, après la réforme paramétrique, il faudra bien passer aux choses sérieuses : activer la seconde phase de la réforme du système de retraite national, basée sur un système bipolaire (public et privé).
Objectif : assurer la pérennité des régimes.
Tous les gouvernements qui se sont succédé au Maroc ces deux dernières décennies ont préféré appliquer la politique de l’autruche.
Parce qu’il faut en convenir, il s’agit d’une réforme impopulaire pour laquelle les centrales syndicales semblent déterminées à montrer les crocs.
Mais on ne pourra repousser l’échéance indéfiniment et il faudra bien passer à l’acte.
A un moment ou à un autre.