L’industrie touristique marocaine continue de subir les conséquences désastreuses de la crise sanitaire Covid-19, et ce depuis mars 2020, soit 20 mois !
La Confédération nationale du tourisme vient de publier un communiqué pour demander, entre autres, le déploiement de toutes les mesures prévues dans le contrat-programme.
«La dernière décision de suspension de tous les vols en provenance et à destination de quatre marchés majeurs de la destination Maroc (Allemagne, Royaume-Uni et Hollande, en plus de la Russie fermée depuis plusieurs semaines), réduit les espoirs de reprise à néant. Ce sont là des bassins émetteurs pour la saison d’hiver qui se ferment, à un moment où nous espérions des décisions légitimement attendues de réouverture et d’accélération de la reprise.
Ces annonces ont provoqué des annulations en cascade non seulement des marchés précités, mais aussi de nos marchés traditionnels, qui craignent une extension de ces mesures à leurs pays.
La réunion de l’Assemblée générale de l’Organisation mondiale du Tourisme, qui était prévue à Marrakech du 30 novembre au 3 décembre 2021, aurait été un formidable signal d’amorçage de la reprise, et une vitrine exceptionnelle sur le monde de l’industrie touristique pour la destination marocaine.
Malheureusement, le Maroc a renoncé à accueillir cet évènement, ce qui aura inéluctablement pour conséquence de creuser davantage notre éloignement des marchés, et d’entamer la confiance de nos prescripteurs.
De même, l’annonce récente du maintien par notre pays de toutes les restrictions liées à la mobilité, en plus de l’exigibilité du pass sanitaire, provoque une incompréhension profonde chez les opérateurs du secteur, qui voient en cela un signal peu rassurant sur le calendrier de reprise des activités liées à l’industrie touristique, et ce, malgré une amélioration incontestable de la situation sanitaire dans notre pays.
La Confédération nationale du tourisme et l’ensemble des opérateurs du secteur sont conscients des efforts importants et nécessaires qu’il faut déployer pour préserver les acquis sanitaires de notre pays, qui constitue une priorité absolue pour tous les acteurs économiques et tous les citoyens. Nous nous y inscrivons sans réserve. Cependant, en l’absence de mesures d’accompagnement concrètes et immédiates, à la hauteur de l’aggravation de la situation qui est celle de notre secteur, nous craignons une difficulté grandissante à envisager l’avenir de notre industrie, et in fine, une implosion de son tissu économique.
Certes, un contrat programme 2020-2022 avait été élaboré avec le gouvernement et ses différents partenaires pour soutenir les entreprises du secteur et préserver les emplois. Malheureusement, les mesures prévues dans ce contrat-programme n’ont pas toutes été déployées, et la situation devient de plus en plus intenable pour les entreprises touristiques, tout métier confondu, qui ont déjà asséché leur trésorerie.
Il est à rappeler que le versement de l’indemnité forfaitaire de 2000 DH au profit des salariés du secteur a cessé depuis le 30 juin 2021. De même, les ordres de recettes fiscales continuent d’être émis, exposant ainsi de nombreuses entreprises à des risques de contentieux.
Aussi, il devient urgent et vital d’accélérer le déploiement de l’ensemble des mesures du contrat-programme non encore appliquées, et de reprendre le versement de l’indemnité forfaitaire au profit des salariés du secteur afin de préserver leurs emplois.
Malgré les difficultés de cette crise inédite, la CNT entend contribuer à une économie touristique marocaine plus forte, plus compétitive, plus durable et plus résiliente. Cela ne peut être envisagé que dans le cadre d’une co-construction avec les pouvoirs publics, d’un dialogue permanent et de la mise en place de solutions adaptées à l’ampleur de la crise et au risque systémique sur le secteur».