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Algérie : Les amis du Maroc sont nos ennemis

Algérie : Les amis du Maroc sont nos ennemis

Le mensonge, la fourberie, la perfidie et le chantage systémique : c’est le propre d’un Etat voyou. C’est le propre du pouvoir algérien, une constellation de généraux corrompus qui se sont laissés avilir par le pouvoir.

Un cercle de caciques qui use de tous les moyens et subterfuges pour filialiser et perpétuer le système Bouteflika. Un système pourtant contesté et honni par le peuple algérien et dont l’expression la plus parlante et la plus significative a été le hirak. 

Un Etat voyou vit dans la schizophrénie : il voit en ses ennemis, et encore davantage en ses amis, les tares qu’il trimballe.

Un Etat voyou est toujours dans la concussion : c’est le seul moyen de faire perdurer les privilèges indus.

Enfin, un Etat voyou n’a pas d’amis, mais noue des amitiés cosmétiques : il n’a que des alliés de circonstance à travers des relations régies par des rapports d’intérêts. Et quand il n’y a plus d’intérêts, la relation se meurt. 

C’est ce qui arrive à l’Algérie actuellement. Lâchée par ses partenaires d’hier, de plus en plus isolée sur la scène internationale, fustigée pour sa diplomatie de l’absurde, elle se retrouve sans amis. Ni même amis de circonstance. Rien. Oualo.

Et seule, elle le sera encore davantage depuis qu’elle a adopté comme dogme «Les amis du Maroc sont mes ennemis».

Car le pouvoir algérien surveille le Royaume comme du lait sur le fait. En «bon voisin», la moindre victoire diplomatique du Maroc le fout en rogne, surtout quand cela concerne le Sahara marocain. 

Rappelons-nous il y a juste deux ans. Les provinces du Sud étaient le théâtre d’un retentissant ballet diplomatique, avec l’ouverture de plusieurs représentations de pays d’Afrique subsaharienne dans les villes de Laâyoune et de Dakhla.

Alger a alors vu rouge, exerçant des pressions sur ces pays et convoquant leur ambassadeur. Le régime algérien est même allé jusqu’à demander à ces Etats souverains de ne pas participer à la session annuelle du Forum de Crans Montana, qui était prévue du 18 au 21 mars 2020 à Dakhla.

Aujourd’hui, il s’en prend l’Espagne. Un pays souverain qui a souscrit sans réserve à la légalité internationale en adhérant à une vérité historique : la marocanité du Sahara.

Comme riposte à cette décision, «l’Algérie a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération qu'elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d'Espagne et qui encadrait jusqu'ici le développement des relations entre les deux pays", informe la présidence de la République dans une déclaration, le 8 juin.

Dans la foulée, l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) a adressé une note aux DG desdits entités pour leur demander «de procéder au gel des domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits et services, de et vers l’Espagne, et ce à compter du 9 juin 2022».

Comme elle l’avait fait avec le Maroc, en décidant de façon unilatérale la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME), c’est donc une guerre économique qu’Alger vient de déclarer à Madrid.

Mais le pouvoir algérien a-t-il les moyens de sa politique ? Peut-il prendre le risque de se mettre à dos politiquement et économiquement l’Espagne, et par ricochet l’Union européenne ? Un pays si instable socialement ne doit-il pas plutôt chercher à multiplier ses partenariats pour s’inscrire dans une logique de développement pérenne ? 

Il semble utile de le rappeler aux simples d’esprit : la colère est mauvaise conseillère. Surtout quand elle rencontre des hommes habités par un effroyable désert intellectuel. A bon entendeur…

 

F. Ouriaghli

 

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