A Gaza, l'horizon s’obscurcit chaque jour un peu plus, plongeant dans le désarroi des centaines de milliers de personnes. Les hôpitaux, bombardés et dépourvus de ressources, sont devenus des vestiges d'un monde en ruine. Au milieu de ce chaos, la rue arabe gronde de colère face aux massacres perpétrés par l’armée israélienne.
Par D. William
La bande de Gaza, territoire meurtri par plus de 80 jours d’un conflit dévastateur, se trouve aujourd'hui au cœur d'une crise humanitaire sans précédent. La tragédie qui s’y joue, loin d'être une simple confrontation armée, est devenue le symbole d'une souffrance humaine incommensurable. Les chiffres alarmants dressent un tableau sombre de la réalité vécue par les Palestiniens, pris en étau entre les bombardements incessants de l’armée israélienne qui les font vivre l’enfer au quotidien et une situation sanitaire désastreuse.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) sonne l'alarme sur la «décimation» du système de santé de Gaza, conséquence directe du conflit qui a éclaté après l'attaque du Hamas en octobre dernier, en territoire israélien. Les mots du patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qualifiant la situation de «tragédie», font un terrible échos à l’agonie et à la souffrance des Gazaouis. Les hôpitaux, jadis sanctuaires de guérison et protégés par le droit humanitaire international, sont devenus des cibles : ils ont été touchés à plusieurs reprises, compromettant gravement leur capacité à fournir des soins de qualité.
La situation est d'autant plus préoccupante que l'OMS dénombre 246 attaques contre des établissements de santé et ambulances à Gaza, ayant causé la mort de 582 personnes et blessé 748 autres. La conséquence de cette barbarie est un désastre médical sans précédent, où les patients, abandonnés, ne mendient pas seulement des soins, mais également de la nourriture et de l'eau. La situation sanitaire, déjà précaire avant le conflit, est ainsi devenue catastrophique.
Aujourd’hui, les Gazaouis, en détresse totale, semblent livrés à eux-mêmes. L’aide humanitaire arrive au compte-gouttes, la famine les guette avec des hôpitaux hors service et une pénurie généralisée. Et ce, malgré la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée vendredi dernier, appelant à «des mesures urgentes pour permettre immédiatement l'acheminement de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza et créer les conditions nécessaires à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas».
Bilan macabre
Les chiffres révèlent une réalité d'une cruauté impitoyable. L’offensive du Hamas a fait 1.140 morts côté israélien. De l'autre côté, la campagne militaire dévastatrice d'Israël, marquée par des bombardements massifs, intenses et sans discernement, a coûté la vie à 20.424 personnes, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas.
Face à ce qui semble être un blanc seing donné à Israël pour tuer, la communauté internationale est impuissante et apathique. Elle n’arrive même pas à imposer un cessezle-feu. En effet, les appels répétés de l'OMS et de plusieurs organisations humanitaires sont étouffés par l'absence de volonté politique mondiale.
Conséquence : la violence persiste, transformant Gaza en un terrain de jeu macabre où la vie est sacrifiée sur l'autel de l'indifférence, et où l'humanité se retire face à l'horreur. Une situation qui interpelle cruellement sur l'impuissance des instances internationales à protéger les populations vulnérables. Au-delà des chiffres et des statistiques, c'est la vie quotidienne des habitants de Gaza qui est déchirée. Les bombardements israéliens, récurrents et impitoyables, font régner la terreur, transformant chaque jour en une lutte pour la survie.
L'incertitude quant à l'avenir, la peur constante et la pénurie de ressources de base ont plongé la population dans une détresse psychologique profonde. En face, forcément, la rue arabe s’indigne. Elle est très en colère, dénonçant de plus en plus la normalisation des relations avec Israël. Cette manifestation de solidarité, illustrée entre autres par la marche organisée dimanche dernier à Rabat, reflète le mécontentement face à l'inaction de la communauté internationale.
C'est un rappel poignant que le silence équivaut à la complicité. Cette indifférence coupable ne peut plus être tolérée face à la souffrance des Gazaouis, victimes innocentes de la cruauté d'une guerre qui ne semble reconnaître aucune limite morale.