Un troisième mandat pour Abdelilah Benkirane ? Ce qui était dans l’ordre du possible il y a quelques jours, ne semble plus d’actualité depuis la session extraordinaire du Conseil national tenue le samedi 15 juillet. Le quorum nécessaire pour proposer l’amendement des statuts au vote durant le prochain congrès n’a pas été atteint. Les manœuvres de ses soutiens afin que le secrétaire général continue à jouer les premiers rôles au sein du parti en briguant un nouveau mandat ont été donc vaines. Une bonne chose ? A l’évidence oui, si tant est que cela permet de ne pas attiser le feu et fragiliser davantage un parti miné, depuis quelques mois, par de profondes dissensions. Entre frustrer (écarter) Benkirane et préserver la maison PJD, le choix a été vite fait.
La politique est vraiment cruelle. Car, il y a juste quelques mois, Benkirane était encore la figure de proue des islamistes. Aujourd’hui, sa tentative subtile de se maintenir au pouvoir a été avortée, signe d’une influence qui s’est réduite comme une peau de chagrin. Et après le congrès prévu les 9 et 10 décembre, il sera difficile pour lui d’avoir un rôle prééminent dans le parti : ce sera probablement le début d’une retraite politique précoce.
Mais le plus dur dans ce qui arrive aujourd’hui à Benkirane, est que sa chute est uniquement la conséquence de… son incapacité à former une majorité gouvernementale. Agirait-il de la même manière si le match est rejoué ?■
D. W.