Le Conseil d'administration du Collectif international de soutien aux familles d’origine marocaine expulsées d’Algérie – 1975 -CiMEA75 a tenu, samedi 23 octobre 2021 à Casablanca, une réunion consacrée à l'examen et à l'adoption de plusieurs points à l'ordre du jour, notamment les axes don son programme d'action pour 2022-2023 aux niveaux national et international et le plan d'action à la lumière de ses objectifs, sa stratégie et sa charte qui comporte la conception et les engagements de ses membres.
Cette réunion, qui s'est déroulée en présentiel et de façon virtuelle, constitue le point de départ effectif du Collectif international de soutien aux familles d’origine marocaine expulsées d’Algérie, une ONG fondée en février 2021, pour contribuer, aux côtés des autres associations des victimes, à garder en mémoire les opération d'expulsion et défendre les intérêts des Marocains victimes d'expulsion abusive d'Algérie devant les instances nationales et internationales, conformément aux législations nationales et au droit international. Il s’agit aussi d’obtenir la reconnaissance officielle des hautes autorités algériennes des crimes perpétrés en 1975 à l'encontre de la communauté marocaine et d’obtenir réparation.
Cette action vise également la restitution de tous les biens confisqués aux victimes par l'Etat algérien de manière illégale, outre leur indemnisation matérielle et morale pour les préjudices subis à cause de l'expulsion collective et arbitraire. Et ce, tout en facilitant la réunification des familles maroco-algériennes mixtes à travers l'appel à la réouverture des frontières terrestres entre l'Algérie et le Maroc.
Les participants ont été unanimes à considérer cette réunion comme ''historique'', en ce sens qu'elle tend à faire en sorte que ces drames ne soient pas tombés dans l'oubli, 46 ans après que les autorités algériennes ont décidé, en décembre 1975, d'expulser des milliers de personnes d'origine marocaine résidant en territoire algérien depuis des décades, de façon arbitraire et inhumaine. De plus, ces personnes ont été humiliées, dépouillées de leurs biens, séparées de leurs familles, particulièrement les personnes issues de familles mixtes.
Mohamed Cherkaoui, président du Collectif, a insisté sur la nécessité de passer à une nouvelle étape dans l'action de l’ONG, qui soit adaptée aux mutations actuelles, tout en mettant à profit les expériences cumulées au cours des étapes précédentes, et en s'employant davantage à faire connaitre cette question.
Il faut aussi chercher les voix et moyens pour mieux la défendre devant les instances et organisations internationales, afin de permettre à l'opinion publique nationale et internationale d'être au fait de cette question, qui constitue une violation flagrante de la part des autorités algériennes de la déclaration universelle des droits de l'Homme et des règles du droit international.
A noter qu’au cours de cette réunion, ont été présentés des témoignages vivants d'expulsés d'Algérie et de leurs familles, chassés en 1975 de ce pays alors que la nation islamique célébrait la fête de Aid Al Adha.
Des milliers de Marocains, femmes, hommes, enfants, personnes âgées, handicapés, ont été alors conduits à la frontière marocaine.
Ils ont également souligné, au cours de cette réunion, la nécessité de mettre à profit toutes les opportunités qui se présentent pour mieux mobiliser la société civile, préserver la mémoire, accéder aux archives officielles dans les deux pays portant sur les événements ayant accompagné cette époque noire et faire la lumière sur ces événements sur la base de données et sources véridiques et précises.
A cet égard, plusieurs initiatives ont été proposées pour assurer une meilleure défense de la question des Marocains expulsés d'Algérie auprès des instances exécutives, législatives et civiles, et ce en mettant à profit les instruments constitutionnels nationaux et internationaux disponibles dans ce domaine.
Il y a lieu de signaler que les structures du Collectif international de soutien aux familles d’origine marocaine expulsées d’Algérie – 1975, qui est une organisation indépendante, se composent de l'Assemblée générale, du Bureau exécutif et des commissions thématiques. Ce collectif, qui est soumis à la loi sur les associations, est composé de divers acteurs et de compétences locaux, nationaux et du monde.