La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et l'OMS ont décidé de joindre leurs efforts pour stimuler la production locale de médicaments essentiels dans les pays en développement.
"Aujourd’hui, plus de 100 projets de développement d'un vaccin contre le COVID-19 à travers le monde - dont huit sont entrés en phase clinique – nourrissent l'espoir d'une percée extraordinaire de la recherche médicale.
Mais une très forte inquiétude demeure quant à savoir qui aura, et ainsi qui n'aura pas accès au vaccin, dès que celui-ci sera homologué", précise les deux organisations dans un communiqué conjoint.
Le manque d'accès aux médicaments essentiels est le terrible lot de nombreuses familles dans les pays en développement, précise le communiqué, notant qu'en Afrique subsaharienne, l’OMS estime que près de 500 000 enfants meurent chaque année de maladies qui sont évitables par la vaccination.
La production de vaccins est actuellement concentrée dans peu de pays développés, aux mains d’une poignée de grandes firmes, fait constater la même source.
Selon l'OMS, moins de quatre fournisseurs produisent près d'un tiers (32%) des vaccins.
Près des deux tiers de ces vaccins à l’étude (63%) sont actuellement préqualifiés pour homologation.
Selon la CNUCED et l'OMS, de nombreux pays en développement ont besoin d'aide pour renforcer leurs capacités à produire des biens médicaux essentiels, qu'il s'agisse de vaccins, d'antibiotiques ou d'équipements de protection individuelle.
"Le respect des normes sanitaires est coûteux et les producteurs locaux n'en ont généralement pas les moyens", a déclaré Christoph Spennemann, juriste à la CNUCED et expert sur les questions de production pharmaceutique locale, cité par le communiqué.
"Ils leur faut attirer les investissements", a-t-il enchainé, "bien que dans le cas des vaccins, le marché n'encourage pas les investissements à long terme, car une fois la menace de pandémie écartée, la rentabilité de ce médicament peut diminuer".
Et d’ajouter qu'une telle défaillance se produit déjà sur le marché des antibiotiques.
Bien que l'investissement soit une pièce importante du puzzle, il n’en est pas l’élément central, estiment les deux organisations, ajoutant que toutes les politiques – d’investissement, de facilitation du commerce, sur la propriété intellectuelle, de santé - doivent être menées de front.
Par exemple, toute perturbation et retard dans le transport puis le dédouanement des marchandises rendent l’importation de principes pharmaceutiques actifs coûteuse pour les producteurs locaux des pays en développement.
"Il en va de même pour les droits de douane à l'importation.
Si les vaccins ou les antibiotiques peuvent être importés en franchise de droits dans de nombreux pays en développement, ce n'est pas le cas pour les intrants nécessaires à la production locale. Résultat : les entreprises locales sont moins compétitives", souligne le communiqué.
De l'avis de l'OMS et de la CNUCED, il est également de la pus haute importance de renforcer les systèmes réglementaires, d'améliorer le climat des affaires et d'aligner la recherche et le développement sur la demande du marché.