Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise, dans son rapport annuel 2017 rendu public samedi, de relancer l'ascenseur social à travers une éducation "moderne, de qualité et accessible à tous".
L'atteinte de cet objectif passe par un engagement fort pour un recentrage des efforts autour de la mise à niveau de l'école publique, afin de l’ériger en tant que lieu d’apprentissage de qualité, mais également en tant qu’espace de mixité sociale, fait remarquer le CESE dans ce rapport, notant que cela éviterait la poursuite du creusement de la dichotomie public/privé qui s’élargit de plus en plus dans la société marocaine et qui pourrait accroître davantage les inégalités (le secteur privé devrait compléter et non pas remplacer le secteur public dans des secteurs vitaux tels que l’éducation).
Il s'agit également d'une orientation vers une école publique gérée selon des règles de management rigoureuses et modernes, afin d’en améliorer le rendement et asseoir plus de discipline, avec une plus grande responsabilisation au niveau des établissements scolaires.
Le CESE recommande aussi d'assurer un équilibre entre les connaissances et le savoir-être (soft-skills) au niveau du contenu des programmes au sein de l’école publique, afin de doter l’ensemble des élèves/étudiants, des mêmes armes cognitives, quel que soit leur milieu d’origine, soulignant que cela contribuerait à garantir l’égalité des chances sur le marché du travail et à accroître l’efficacité de l’ascenseur social par l’éducation pour les catégories sociales les plus défavorisées.
En outre, le rapport fait ressortir la nécessité de mettre en place des mécanismes ciblés et personnalisés de soutien aux élèves en difficulté, dans le cadre d’une vision rénovée de l’école de la deuxième chance, ainsi que des programmes de renforcement des capacités des établissements qui réalisent de faibles résultats, ainsi que de garantir une accessibilité plus large à l’école pour les catégories les plus vulnérables, en particulier, les enfants en situation de handicap.
Le CESE préconise en outre une répartition géographique équilibrée des écoles, des universités et des instituts supérieurs de formation pour lutter contre les inégalités d’accès à une formation de qualité entre les régions et les milieux de résidence, ainsi qu'une exploitation du potentiel qu’offrent les technologies de l’information et de la communication dans le domaine de l’éducation, afin d’améliorer l’accès à ce service fondamental et pour contribuer à résorber le problème de sous-effectifs d’enseignants dans certaines zones.