Par ibtissam Zerrouk
La formation militaire a étalé tout son savoir-faire lors de la 22e et dernière journée du championnat national comptant pour la saison 2019-2020, disputée à Taroudant, le samedi 31 octobre.
L’AS Far a en effet étrillé Raja Ait Aza sur le score de 11 buts à 0, comptabilisant ainsi 66 points au classement général. Un match disputé sans le staff technique, notamment le cadre national, Abdellah Haidamou, atteint de coronavirus.
L’entraineur Abdellah Haidamou se confie, non sans émotion. «Au tout début, deux de nos joueuses ont été testées positives au Covid-19, deux autres suivront portant le nombre de footballeuses atteintes du virus à 4. Le staff technique n’a pas été épargné non plus, avec 5 membres atteints, notamment le préparateur physique et moi-même. C’était une période très difficile, une situation délicate à gérer; ce n’était pas du tout évident».
Il est à souligner que ce sacre est le neuvième titre pour les militaires, le huitième consécutif. Avec autant d’efficacité et de consécrations, on se demande qui va pouvoir stopper l’hégémonie du club militaire.
«On gagne des titres parce qu’on s’entraine dure et pendant des heures ! On souffre pour avoir de bons résultats. Nous sommes une équipe soudée et soutenue par un staff compétent et à l’écoute. Notre réussite est le fruit de notre travail; cela fait des années que nous jouons ensemble, nous sommes complémentaires», souligne, pour sa part, Ghislane Chebaak, capitaine des FAR et
plusieurs fois sacrée meilleure buteuse et meilleure joueuse. La fille de l’ancien joueur international, Larbi Chebbak, décédé le 30 janvier 2020, porte également les couleurs de l’équipe nationale. Elle entend aussi embrasser le métier de coach dans un futur proche.
Même son de cloche chez Abdellah Haidamou, pour qui ce 8ème sacre consécutif est le résultat d’un travail acharné, même en plein confinement !
«Nous avons arrêté durant plusieurs mois, et pendant ce temps-là, les footballeuses recevaient un programme complet s’étalant sur 10 jours, pour s’entrainer ou chez elle, ou dans un espace à l’air libre. Il fallait absolument maintenir leur condition physique, c’est primordial, et bien entendu ne pas prendre du poids. Une fois le confinement terminé, nous avons repris les entrainements en juillet, en petit comité, dans le respect des mesures sanitaires», note-t-il.
Et d’ajouter avec amertume que «c’est extrêmement pénible pour un sportif de vivre ce genre de confinement. Cela étouffe son rendement et il n’évolue pas convenablement. Durant le confinement, le joueur stagne et c’est là où l’entraineur intervient, pour motiver les troupes. Après notre titre de champion du Maroc, nous avons accordé deux semaines de repos à notre équipe, avant d’attaquer la nouvelle saison».
L’âge des joueuses en question
La Fédération royale marocaine de football a introduit une nouvelle contrainte inhérente à l’âge des joueurs. Comme l’explique Abdellah Haidamou, à la tête du club militaire depuis 8 ans, «il va falloir s’adapter aux nouvelles exigences de la Fédération royale marocaine de football, qui nous impose désormais que dans l’équipe, 5 joueuses ne doivent pas dépasser 30 ans, alors que souvent, à cet âge, la footballeuse est plus mûre dans son jeu. Nous jugeons sur l’efficacité et le rendement et non sur l’âge. J’ai la lourde tâche de les évincer, même quand elles sont en forme, alors qu’elles peuvent encore jouer pour 2 ou 3 années supplémentaires. Je trouve cela injuste, c’est une erreur ce genre de décision couperet».