La publication du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est pratiquement passée inapperçue.
Le monde a les yeux rivés sur la guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie. Les souffrances infligées aux populations civiles suscitent l’émoi de l’opinion publique de plusieurs pays. Cette actualité brûlante qui évolue très vite et hélas dans le mauvais sens pour les civils, a éclipsé un fait hautement crucial pour l’avenir de l’humanité. Il s’agit de la publication du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Le nouveau document livre des informations fondamentales sur les impacts qu’aura le réchauffement du climat pour les populations, sur les façons de s’adapter et d’atténuer les menaces. Le constat du groupe d’experts est sans appel. Jamais l’humanité n’a fait face à une telle menace climatique. En clair, si le réchauffement climatique est limité à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, l’humanité et les écosystèmes subiront moins de pertes, mais y seront néanmoins inexorablement confrontés. Le rapport renseigne qu’au-delà de 1,5 °C, tout sera pire.
L’adaptation sera plus difficile voire impossible pour certaines populations. Les dommages liés aux aléas climatiques sont inégalement répartis et les pays en développement pourraient subir les plus grosses pertes. La décennie est d’autant plus critique que les terres, les eaux douces, les océans doivent faire l’objet d’une préservation efficace à hauteur de 30% minimum. A défaut, la résilience de la biodiversité et des écosystèmes est menacée et donc la planète entière. Les chiffres relayés sont édifiants car ils montrent le caractère préjudiciable du réchauffement climatique sur les populations.
Concrètement, dans les pays très vulnérables, il y a eu 15 fois plus de morts à cause des inondations, de la sécheresse et des tempêtes au cours de la dernière décennie, par rapport aux Etats du Nord. Le nouveau rapport du GIEC prône davantage d’actions en faveur du climat. Celui-ci alerte également sur le fait que le climat s’emballe inexorablement et que la souffrance humaine sera immense si rien n’est fait. D’où l’urgence de changer de modèle de société et surtout de sortir de la dépendance aux énergies fossiles, laquelle constitue, à l’évidence, le moteur du dérèglement climatique et un facteur de déstabilisation géopolitique.