Le football féminin est dans l’air du temps. En Angleterre, les femmes ont enfilé maillots et godasses pour se disputer la Coupe d’Europe dans des matches de haut vol, au cours desquels l’on se surprend à s’émerveiller devant des joueuses très talentueuses. Des talents, on en voit également dans la Coupe d’Afrique des nations féminine de football qui se tient actuellement au Maroc.
Belles robes, maquillage et autres chignons au placard, c’est désormais la «dictature» du maillot national, qui oblige les joueuses à se sublimer pour défendre les couleurs de leur pays. C’est ce qu’ont fait d’ailleurs, lundi, les Lionnes de l’Atlas, qui ont réussi à se hisser en finale de cette CAN 2022 aux dépens des favorites de cette compétition, les Super Falcons du Nigeria.
Réduites à 9 en seconde période, les Nigérianes ont résisté jusqu’au bout, avant de s’incliner à l’issue des séances de tirs au but (1-1 après prolongation). En faisant tomber les triples championnes d’Afrique en titre et vainqueurs de 11 des 13 précédentes CAN, les Lionnes de l’Altlas peuvent logiquement rêver d’un sacre continental historique, samedi 23 juillet, face à l’Afrique du Sud. Pour ensuite se concentrer sur la Coupe du monde 2023 qui se jouera en juillet et août en Australie et en Nouvelle-Zélande. Au-delà du parcours déjà remarquable des Lionnes, trois points importants sont à relever :
• Primo : la compétition est parfaitement bien organisée. Et c’est la Confédération africaine de football qui le dit. Pour le président de l’instance footballistique continentale, Patrice Motsepe, cette CAN est l’une des meilleures éditions organisées par l’instance africaine. «Nous ne pouvons qu’être fiers de l’excellente CAN organisée par le Royaume du Maroc. Cette organisation parfaite et excellente de la CAN féminine démontre, si besoin est, qu’au Maroc, et en Afrique, nous disposons des meilleures infrastructures footballistiques au monde», a-t-il affirmé.
• Secundo : la discipline des supporters. Au stade, pas de chaises qui volent, de supporters qui s’insultent et s’invectivent ou de batailles rangées, comme on le voit souvent en Botola Pro. L’ambiance est plutôt bon enfant : les gens se rendent au stade en famille. Et quand on voit des toutpetits agiter le drapeau national et supporter les Lionnes de l’Atlas, cela donne envie d’y être. Et ce sont de telles images que le football national doit renvoyer, loin des passions destructrices.
• Tertio : le football marocain en général se porte bien, quand bien même il y aura toujours des choses à parfaire. Lions, Lionnes et U17 iront en Coupe du monde, le Wydad Casablanca a remporté la Ligue des champions d’Afrique et la Renaissance de Berkane s’est offert la Coupe de la CAF. Voilà de quoi ravir Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et ministre du Budget.
Surtout, ces performances du foot national ont ceci de particulier qu’elles nous font oublier, l’espace de quelques instants d’euphorie, cette vie chère qui rogne le budget des Marocains et leur pouvoir d’achat. N’est-ce pas Lekjaa ?
Par D. William