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1er mai 2022 au Maroc : Une commémoration en «format hybride»

1er mai 2022 au Maroc : Une commémoration en «format hybride»

Après deux ans de suspension suite aux restrictions mises en place pour endiguer la propagation du Covid-19, les organisations syndicales sont enfin autorisées ce 1er mai 2022, Journée internationale des travailleurs, à défiler dans les rues pour défendre les droits de la classe ouvrière et appeler à la satisfaction de leurs revendications.
           
Si certains syndicats ont fait le choix de renouer avec la tradition à travers l’organisation de leurs traditionnelles déambulations, d’autres se sont contentés de rencontres virtuelles sur les réseaux sociaux et de meetings en comité restreint dans leurs locaux. C’est le cas notamment de l’Union marocaine du travail (UMT), la centrale syndicale la plus représentative du Royaume qui a récemment déclaré dans un communiqué que les célébrations de cette journée se dérouleront en ligne.
 
Parole donnée, promesse tenue, le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, a prononcé ce dimanche 1er mai son allocution traditionnelle à travers une vidéo diffusée en direct sur la page Facebook officielle de la centrale syndicale.          
 
«Cette année encore, les conditions ne nous permettent pas de célébrer ce 1er mai comme nous avions coutume de le faire avant la pandémie, en organisant de grands défilés et d’importantes manifestations dans toutes les régions du Royaume, en raison de la coïncidence de cette occasion avec Aïd Al-Fitr et dans le cadre du respect des mesures préventives et sanitaires. Malgré cette situation, nous allons tout de même commémorer cette date en ligne à travers les réseaux sociaux et en présentiel, par le biais de rassemblements limités dans l’ensemble des locaux de l’UMT», a-t-il tenu à préciser. 
 
Dans son allocution, le secrétaire général de l’UMT a dénoncé la vague de hausse des prix en appelant le gouvernement à accélérer la prise des mesures nécessaires pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens. «La hausse des prix des produits alimentaires a atteint des niveaux records, mettant à rude épreuve le pouvoir d'achat des plus pauvres. Comment peut-on expliquer le fait que la superficie allouée à la culture des céréales dépasse 50% de la superficie arable totale, sans que le Maroc puisse obtenir son autosuffisance ? Comment expliquer la hausse exponentielle du prix des tomates alors que notre pays est l'un des plus gros exportateurs de ce produit», se demande-t-il. 
 
A l’occasion de cette journée spéciale, le représentant de l’UMT a tenu à renouveler son appel au gouvernement pour qu'il réponde aux revendications de la classe ouvrière, notamment celles concernant le renforcement des libertés syndicales, le soutien des mécanismes de lutte contre la fragilité au travail, et l'abandon des projets de loi régressifs qui concernent le monde du travail. 
 
Vers la fin de son discours, Miloudi Moukharik a souligné que l'accord social signé samedi 30 avril 2022, après une série de négociations, concrétise les résultats du dialogue social, estimant que cet accord «constitue une étape parmi d’autres, et que la lutte continue pour satisfaire les revendications restantes».
 
De son côté, Abdelilah El Halouti, secrétaire général de l’Union nationale du travail au Maroc (UNMT), a indiqué dans son discours commémoratif du 1er mai, prononcé devant une foule de personnes et également diffusé sur la page Facebook du Parti de la justice et du développement (PJD), que cette journée est avant toute chose l’occasion pour évaluer et faire le bilan de la situation des travailleurs. 
 
«Certes, la pandémie nous a privé pendant deux années consécutives des manifestations de la Fête du travail, mais le Covid ne pourra jamais arrêter les actions de lutte et de mobilisation. Les premières victimes de cette pandémie sont les ouvriers, la classe moyenne et le peuple marocain écrasé. Les élections du 8 septembre dernier peuvent malheureusement être l’une des pires élections de notre pays. Celles-ci ont produit une carte syndicale déformée qui ne reflète pas la réalité du travail syndical, ce qui nuit au Maroc et à la représentativité garantie par la constitution marocaine», révèle-t-il. 
 
Par ailleurs, Abdelilah El Halouti a dénoncé l’exclusion de l’UNMT du nouvel accord issu du dialogue social entre le gouvernement, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et les syndicats, à savoir l’UMT, l’UGTM et la CDT.
 
Reste à rappeler que cet accord social comprend un ensemble d’engagements, dont l’augmentation du SMIG, la suppression de l’échelle 7 pour les fonctionnaires appartenant aux catégories d’agents administratifs et techniques, ou encore l’augmentation de la valeur de l’indemnisation familiale pour les quatrième, cinquième et sixième enfants dans les secteurs privé et public, et l’alignement du SMAG agricole sur le SMIG.

 

Par Meryem Ait Ouaanna 

 

 

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