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Gardiens de voitures à Casablanca : Les derniers éclaircissements de la mairie

Gardiens de voitures à Casablanca : Les derniers éclaircissements de la mairie

Le flou autour du statut des gardiens de voitures à Casablanca alimente les tensions depuis des semaines. Entre confusion et mécontentement, la mairie a tenu à clarifier sa position.

 

Hassan Nasrallah, adjoint à la maire, revient sur la récente circulaire émise par Nabila Rmili, présidente du Conseil de la ville, adressée aux présidents d’arrondissements, leur demandant de ne plus renouveler ni délivrer de nouvelles autorisations aux gardiens de voitures.

Une décision qui, selon lui, s’inscrit dans une série d’initiatives antérieures visant à organiser ce secteur.

Ce dossier ne date pas d’hier. Il y a quelque temps, la maire de Casablanca avait déjà délégué aux présidents d’arrondissements la compétence de délivrer des autorisations de gardiens pour les rues de moins de 20 mètres de large, tandis que celles concernant les artères plus larges restaient sous la responsabilité de la commune.

Cette initiative visait à rapprocher la gestion de cette problématique des réalités locales. Mais la mise en œuvre n’a pas donné les résultats escomptés, notamment à cause du manque d’implication de certains bénéficiaires et des résistances observées.

Face à cette impasse, la nouvelle directive vise à introduire une réforme plus stricte. "Nous sommes tous d'accord, y compris les habitants, les élus et même les gardiens eux-mêmes, qu'il y a une anarchie totale dans ce secteur", affirme Hassan Nasrallah.

Il insiste toutefois sur le fait que la mesure ne vise pas les gardiens titulaires d'une autorisation, mais plutôt ceux qui s'improvisent gardiens sans cadre légal.

Un secteur affecté par le clientélisme et les abus

Selon l’adjoint à la maire, le secteur des gardiens de voitures souffre d’un problème structurel : "Il y a un véritable système de rente. Nous avons identifié qu’environ 40 familles détiennent pas moins de 160 autorisations, certaines possédant même des sociétés dédiées". Il évoque également des abus manifestes, où des individus exploitent des travailleurs précaires en leur sous-traitant ces autorisations contre rémunération.

Le Conseil communal s’appuie sur plusieurs documents pour justifier son action : le plan de stationnement de Casablanca, déjà adopté par le Conseil municipal, ainsi que le rapport de la Cour régionale des comptes, qui a mis en lumière de nombreuses irrégularités. La mairie entend aussi prendre en compte la situation sociale des demandeurs d’autorisation afin d’établir des critères clairs et objectifs.

Vers une nouvelle régulation du métier

Pour remettre de l’ordre, la mairie travaille sur un cahier des charges strict qui redéfinira les obligations des gardiens.

"Nous avons convenu qu'un gardien ne pourra obtenir une autorisation que s'il respecte plusieurs critères : porter un badge officiel avec sa photo et le numéro de son autorisation, afficher clairement son numéro de licence sur le trottoir, et ne pas empiéter sur des espaces non autorisés", explique Nasrallah.

Il met également en garde contre certaines pratiques abusives : "Certains gardiens exploitent des espaces bien plus grands que ceux qui leur sont accordés, s’appropriant parfois des centaines de mètres carrés. D’autres prennent les clés des véhicules pour les stationner eux-mêmes, et créent des embouteillages et des problèmes de circulation."

La mairie ne veut pas agir seule et prône un dialogue avec toutes les parties prenantes. Après plusieurs rencontres avec les représentants des gardiens, un second cycle de concertation est prévu avec les chefs de groupes des partis représentés au Conseil municipal. "C’est un dossier qui dépasse les clivages politiques, car il a un impact direct sur la circulation, la sécurité et l’image de la ville", insiste l’adjoint à la maire.

Le responsable se veut néanmoins ferme : "Nous lutterons vigoureusement contre la rente et l’exploitation illégale de l’espace public, tout en prenant en compte la dimension sociale du métier. Casablanca doit avancer avec des règles claires et justes".

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