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Covid-19: La pandémie est-elle vraiment finie ?

Covid-19: La pandémie est-elle vraiment finie ?

Au Maroc, les cas de contamination au Covid-19 sont en recul ces derniers jours et les citoyens ont repris le cours normal de leur vie, sans se soucier des gestes barrières ou autres mesures de sécurité sanitaire.

 

Par M. Boukhari

L’ère covid seraitelle révolue ? Au vu des circonstances actuelles, plusieurs questionnements fusent, en tout cas, quant à la fin ou non de la pandémie.

Pour Tayeb Hamdi, chercheur en politiques et systèmes de santé et vice-président de la Fédération nationale de la santé, «nous sommes dans une période d’inter-vagues, cela signifie que nous avons fait la 2ème vague d'Omicron, soit la 4ème vague au Maroc. Nous sommes sortis de cette vague il y a quelques semaines déjà. Actuellement, nous avons une très faible propagation du virus parmi la population marocaine. Les chiffres le démontrent et en tant que médecin-praticien, je fais ce constat sur le terrain au fur et à mesure des consultations». Et de poursuivre : «On ressent une régression des cas, c’est une évidence. Néanmoins, il faut savoir que les chiffres avancés par le bulletin du ministère de la Santé ne reflètent pas forcément la réalité exacte de la propagation du virus. Les cas déclarés sont ceux qui étaient porteurs du virus, qui sont partis voir le médecin, qui ont fait le test et qui s’est avéré positif. Il faut donc prendre en considération cet élément important. En effet, beaucoup de nos concitoyens ont des symptômes ou sont des personnes contacts, mais ne se font pas dépister. Toutefois, nous pouvons confirmer que la situation épidémique est pour l’instant calme et sous

contrôle».

Dans un bref commentaire le dimanche 14 août sur la situation épidémiologique, le coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique, Mouad Mrabet, a fait savoir qu’une nouvelle vague serait «très probable durant la saison hivernale». En effet, les autorités sanitaires ont à maintes fois mis en garde contre la possible émergence d’une nouvelle vague de contamination, surtout avec l’approche de la saison froide. Une vague qui risque de ne pas être isolée d’une large expansion du virus de la grippe saisonnière et des autres maladies respiratoires causées par les changements de saison.

«Il faudra s’attendre à une recrudescence à partir de la fin de septembre et le début du mois d’octobre. Nous avons en premier lieu la rentrée scolaire. La rentrée des classes va petit à petit accélérer la propagation du virus parmi les enfants, les jeunes, puis leurs familles respectives. En deuxième lieu, il y a la baisse des températures. Les gens auront donc tendance à vivre dans des espaces clos, et le réflexe serait de fermer les fenêtres notamment chez soi, dans les bureaux, les écoles, etc., chose qu’il ne faut absolument pas faire. La meilleure alternative est d’aérer constamment, car le fait de vivre dans des agglomérations facilite la transmission du virus», insiste Tayeb Hamdi.

Selon le spécialiste, entre 95 et 99% des foyers d’infection sont des lieux clos. «Il va falloir remédier à tout cela pour amortir une nouvelle vague hivernale», souligne-t-il. Et d’ajouter : «A mon avis, nous allons avoir une hausse des cas à partir de la fin de ce mois pour s’acheminer vers le début du mois prochain. Cela ne signifie pas que nous aurons une vague critique. Si nous avons une vague avec le variant BA.5, ou des dérivés d’Omicron, cela ne posera pas beaucoup de problèmes, sauf pour les personnes de plus de 60 ans ou à risques, souffrant de maladies chroniques. Ces personnes là vont malheureusement continuer à développer des formes graves de la maladie et il y aura éventuellement des décès. La vaccination est donc primordiale».

Pour sa part, Dr Mrabet a invité le mois dernier la population âgée ayant des maladies chroniques à compléter le schéma vaccinal (booster et rappel), et les sujets symptomatiques à s’auto-isoler et prendre précocement et correctement leur traitement. «Ceux qui n’ont fait qu’une ou deux doses, doivent renforcer selon l’agenda par les doses booster et de rappel. Pour ceux qui ne se sont pas encore fait vacciner, il faut activer le processus pour leur protection», renchérit Hamdi.

Conscient du caractère primordial de la vaccination, le ministère de la Santé a veillé à la constitution d’un stock suffisant de vaccins anti-Covid avoisinant les 12 millions de doses. Pandémie imprévisible «On ne peut pas dire que c’est la fin de la Covid-19, car la pandémie n’est pas une ligne droite, elle est imprévisible. Il va falloir laisser passer l’hiver et, début 2023, les choses seront beaucoup plus claires et nous aurons beaucoup plus de visibilité quant à la situation épidémique», précise Tayeb Hamdi.

D’après lui, «peut-être que l’on se dirige vers la fin de la pandémie, mais ne nous emballons pas; nous aurons tous les éléments pour le confirmer au début de l’année prochaine. Ce qui est sûr, est que le risque zéro n’existe pas. Il est possible que dans les prochains mois, l’on découvre un autre variant qui soit beaucoup plus transmissible, plus virulent même, quoique cette deuxième éventualité de virulence est faible. C’est pour cette raison qu’il faut surveiller l’évolution de la pandémie et attendre la fin de l’hiver pour se prononcer». 

 

 

 

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