Cette interrogation n’est pas anodine. Car, ce mercredi à la Chambre des représentants, au total 55 députés ont voté contre le projet de loi n° 103.13 relatif à la lutte contre la violence faite aux femmes.
Ce projet est néanmoins passé. Car ce texte a été in fine approuvé par 168 voix. Des voix qui semblent, à l’évidence, sensibles à la cause féminine et, surtout, aux calvaires que vivent parfois certaines femmes.
Pour autant, on peut s’indigner de voir que 33% des votants se sont opposés à ce texte. Machistes ? A l’évidence oui, d’autant que ce projet de loi doit simplement permettre au Maroc de disposer d'un texte juridique de référence et cohérent susceptible de garantir une meilleure protection des femmes contre toutes formes de violence et de punir les auteurs.
Bassima Hakkaoui, ministre de la Famille, de la Solidarité, de l’Égalité et du Développement social, en explique bien les contours : ce projet comporte la définition des concepts, les dispositions pénales, les mesures préventives, les initiatives de protection et un mécanisme institutionnel intégré de prise en charge en durcissant les peines contre les auteurs (lire en bas).
Bref, il ne s’agit rien d’autre que de mieux protéger les femmes, surtout que jusque-là, il y avait absence de législation et de réglementation en la matière.
Mais, manifestement, il y a encore, au sein de la représentation nationale (mais pas que), des parlementaires qui se satisfont de la situation actuelle. Peut-être bien qu’ils en tirent profit. Peut-être aussi qu’ils se sentent visés par ce projet de loi. Qui sait ?
D. W.
L’exposé de Hakkaoui
Le projet vise à incriminer certains actes considérés comme une forme de violence faite aux femmes qui peuvent être pratiquées contre elles, dans différents contextes, que ce soit à la maison, dans la rue, au travail ou ailleurs.
Un chapitre a été consacré aux mesures préventives qui incitent les autorités publiques à élaborer et mettre en œuvre des politiques et programmes visant à sensibiliser aux dangers de la violence faite aux femmes.
Hakkaoui a ainsi passé en revue les mesures visant à éviter toute récidive, en empêchant le coupable de contacter sa victime, de l'approcher ou de communiquer avec elle, et de le soumettre à un traitement psychologique approprié.
Le projet prévoit également un système de prise en charge des femmes victimes de violence, ainsi que des mécanismes de coordination entre les intervenants en matière de lutte contre la violence à l'égard des femmes et leur protection.
