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Les avocats se rebiffent contre Wahbi

Les avocats se rebiffent contre Wahbi

Les dernières sorties médiatiques de Abdellatif Wahbi ne sont pas du goût des avocats. En effet, le Syndicat national des avocats au Maroc est monté au créneau pour dénoncer vigoureusement les propos du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme.

Les avocats estiment que les propos du ministre sont provocateurs et comportent de nombreuses contrevérités, notamment en ce qui concerne leur déclaration fiscale.

L’organisation fustige cette ingérence, indiquant qu’elle ne relève pas des attributions du département de la Justice, mais du ressort de l’Ordre des avocats. Et de rappeler que la profession est un acteur majeur dans l’écosystème judiciaire national.

Un mouvement de protestation a été observé au tribunal de première instance de Casablanca. D’autres sit-in peuvent être programmés dans différentes juridictions du Royaume.
«Nous exerçons un métier noble et avons toujours milité pour les bonnes causes. Ces derniers temps, nous sommes la cible de plusieurs agissements portant atteinte à notre image et notre notoriété. Nous rejetons catégoriquement ces actes qui s’ajoutent à plusieurs dispositions de même ampleur», souligne Mohamed Wardane, membre de la Fédération des jeunes avocats.

Les avocats estiment que leur profession fait face à des contraintes majeures. A cet égard, ils appellent à établir un système d’imposition adéquat ainsi qu’une loi-cadre moderne organisant leur secteur, en phase avec l’esprit de la Constitution, les standards internationaux et les recommandations de l’Association des Ordres des avocats au Maroc. 
Parmi leurs revendications, figure notamment la lutte contre les intrus qui exercent le conseil juridique sans en avoir la fonction. Il est question aussi de créer un nouveau système de protection sociale et le soutien à la Mutuelle générale des Ordres des avocats au Maroc. D’autres points sensibles ont été relevés, notamment le système de jugement à distance qui est devenu la règle et non l’exception, surtout que les circonstances qui l’ont justifié à un certain moment ne sont plus en vigueur. La liste des revendications comporte également la mise en place d’une plateforme numérique professionnelle dédiée exclusivement aux avocats, et qui doit être sous la supervision d’un organe neutre et indépendant.

Rappelons que Wahbi avait affirmé, lors de son intervention devant la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme à la Chambre de représentants, que «95% des avocats ne payent que 10.000 DH d’impôt par an. Un chiffre qui fait peur !». Lors des discussions avec la DGI, il a demandé à cette dernière de «réaliser une étude au lieu de faire des contrôles inopinés dans les bureaux d’avocats». Il a proposé également que «l’avocat paie l’impôt pour chaque dossier traité, à côté des frais judiciaires».

Charaf Jaidani

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