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Lutte contre la corruption: Le Maroc quasi stagnant dans le classement mondial

Lutte contre la corruption: Le Maroc quasi stagnant dans le classement mondial

Transparency Maroc a organisé une conférence de presse dans son siège à Rabat. La rencontre avait pour objectif de présenter «la situation de la corruption au Maroc à travers les résultats de l’indice de la perception de la corruption de 2021, l’indice du budget ouvert et l’indice gouvernemental de défense du Maroc».

De prime abord, Ahmed Bernoussi, secrétaire général de Transparancy Maroc, a souligné que «l’IPC est depuis 20 ans resté fluctuant et n’a pas fait de réelles améliorations. Ce phénomène ne peut être réduit qu’à travers une volonté politique et des dispositions législatives et réglementaires fermes englobant des sanctions pénales rigoureuses».

Il a regretté les régressions constatées au niveau législatif comme le retrait par le gouvernement du projet de loi concernant l’enrichissement illicite, l’insuffisance et les limites des textes relatifs à la lutte contre les délits d’initié ou l’incompatibilité des intérêts et des fonctions.

Pour l’indice de perception de la corruption (IPC), le Maroc est placé à la 87ème place, il a gagné un point par rapport à 2020 mais il a perdu 7 comparativement à 2019. 
«Ce résultat confirme le caractère endémique de la corruption au Maroc et surtout sa stagnation dans cette situation depuis longtemps», explique Zeddine Akesbi, économiste et membre de Transparancy Maroc.

Au niveau régional, la Jordanie est à la 58ème place et  la Tunisie est à la 70ème place. Alors qu’en tête du classement, se trouvent respectivement le Danemark, la Finlande et la Nouvelle Zélande.  Dans le bas du classement, figurent des pays comme le Venezuela, le sud Soudan, le Yémen ou la Syrie.

Concernant l’indicateur d’intégrité de la défense du gouvernement (IDG), Akesbi a affirmé que les résultats de 2021 montrent que «la défense dans la majorité des pays souffre de niveaux élevés à très élevé de risque de corruption. 49% des importations des armes sont destinés à des pays ayant un risque critique de corruption». L’approvisionnement et les achats du matériel de défense demeurent un domaine parmi les plus secrets. 40% de pays ne disposent pas de la mise en place d’un processus clair pour la planification des acquisitions et l’approvisionnement.
«Le Maroc est globalement placé dans la zone rouge du fait que le Parlement n’examine pas et ne contrôle pas la politique de la défense. Le Royaume, l’Algérie, l’Egypte, l’Arabie Saoudite et la Jordanie sont classés parmi les pays qui réalisent moins de 30% des achats en compétition ouverte», indique Akesbi.

S’agissant de l’indice relatif à l’accès à l’information budgétaire dont les dernières données concernent l’année 2019, Transparency Maroc a souligné dans sa présentation que le dernier score attribué au Maroc est de 43 sur 100, ce qui correspond à une information minimale. Il est moins de la moyenne mondiale qui est de 45. Le Royaume fait mieux que d’autres pays arabes comme la Tunisie ou l’Algérie mais moins que la Jordanie.
«Il faut un score de 60 pour que le Maroc soit placé dans une zone assez honorable qui assure un accès à l’information budgétaire pour les chercheurs, les politiques et les citoyens», indique Akesbi.

L’ONG indépendante recommande de publier en ligne le rapport préalable au budget et le rapport de fin d’année dans les délais. Il est question aussi de mettre en place des mécanismes pour impliquer le public lors de l’élaboration du budget. La Cour supérieure des comptes doit mettre en place des mécanismes formels permettant au public de l’aider à développer son programme d’audit et de contribuer à leur réalisation.

Du côté du parlement, il est demandé de permettre au public et aux organisations de la société civile de témoigner lors des débats sur la proposition du budget avant son approbation. Les commissions parlementaires sont invitées à examiner le projet de budget de l’exécutif ainsi que le budget exécuté et de publier en ligne les rapports contenant leurs analyses et conclusions.

Charaf Jaidani

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