Une campagne nationale de lutte contre les piqûres et envenimations scorpioniques (PES) ainsi que les morsures de serpents a été lancée lundi à Rabat, avec comme objectif de sensibiliser la population à ces risques redoutés notamment en période estivale.
Lancée par le ministre de la Santé, Anass Doukkali, la campagne s'assigne aussi pour objectifs de consolider les axes de la stratégie nationale de lutte contre les envenimations et de renforcer les réalisations de la stratégie au niveau régional.
Mise en œuvre par le ministère de la Santé, cette stratégie s'articule autour de quatre axes stratégiques, notamment des actions centrées sur les facteurs de risques et l'environnement, le comportement de la population et des professionnels de la santé, sur l’amélioration de la prise en charge des malades et l’implication multisectorielle, en plus du rôle de la commission nationale de lutte contre les envenimations créée en 2013.
S'exprimant devant la presse, Doukkali a précisé qu'environ 30.000 cas de piqûres et d'envenimations scorpioniques et 350 victimes de morsures de serpents sont recensés chaque année dans le Royaume par le Centre national antipoison et de pharmacovigilance.
La stratégie nationale de lutte contre les envenimations, a-t-il dit, a permis de réduire nettement la létalité liée aux PES de 2,37% en 1999 à 0,18% en 2018, ainsi que la létalité par morsures de serpents de 8,9% en 2011 à 1,7% en 2018.
"L'ambition est de réduire à 0 le nombre de décès au Maroc, en améliorant la prise en charge au niveau hospitalier, mais aussi en s'attaquant aux facteurs sociaux et environnementaux qui sont liés à ces piqûres", a-t-il expliqué.
Pour sa part, la directrice du Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM), Rachida Soulaymani Bencheikh, a fait observer que le Maroc a réussi à réduire le nombre de décès lié aux piqûres scorpioniques et aux morsures de serpents, soulignant à cet égard l'importance de la collaboration multi-sectorielle face à un fléau qui touche particulièrement les populations vulnérables.
Selon Fouad Chafik, médecin spécialiste en toxicologie au sein du CAPM, les morsures de serpents surviennent dans certaines régions du Maroc, à savoir notamment Daraa-Tafilalet, Souss-Massa, Marrakech-Safi et Beni Mellal-Khénifra, surtout durant l'été. "En cas de morsures de serpents, il est nécessaire de calmer la personne concernée, de désinfecter la partie mordue et d'éviter de faire des gestes ou des mouvements qui peuvent être dangereux et de s'adresser le plus vite possible au plus proche hôpital ou centre antipoison", a-t-il déclaré.
Dans le souci de soutenir son action dans ce domaine, le ministère de la Santé s’est engagé pour la formation des professionnels de santé en la matière, la standardisation de la conduite à tenir devant de telles situations, la distribution annuelle de kits de médicaments pour la prise en charge des patients et l’acquisition et la distribution de 600 sérums anti-vipérins aux différentes structures hospitalières…■